nom :  tomaszewski, ouais ça sonne pas tellement américain. prénom :  adam, comme le premier homme du monde. âge :  vingt-cinq années bien entamées. date et lieu de naissance :  15 mars 1990, new york. origines : polonaises par mon père, anglaises par ma mère. orientation sexuelle : hétérosexuel, sans la moindre hésitation.  statut civil  :  marié au célibat et entre nous, c’est une belle histoire. emploi : barman, c’est pas le job rêvé, mais quand on a foiré ses études, c’est pas si mal. traits de caractères : lunatique, taciturne, à l’écoute, ouvert d’esprit (enfin, il essaie), mystérieux, serviable, a le mensonge facile, nerveux, impatient, sympathique (quand on le connaît mieux), sarcastique. avatar : gerald gillum. groupe : les citoyens.

C’est la ville de New York qui m’a vu naître, et autant dire qu’elle ne m’a pas porté chance.
Ma mère s’est tirée alors que je n’avais que six ans, et mon petit frère, lui, il n’avait qu’un an. Nous avons donc été élevés par notre paternel.
Mais notre vieux, ce n’était pas un père comme les autres, lui il faisait (et fait toujours) parti d’un groupe extrémiste nazis qui prônait la suprématie blanche et moi, j’ai grandis avec les idéologies de mon père.
Petit, on ne me racontait pas des histoires enfantines, on me balançait les beaux jours du IIIe Reich, parce que selon eux, c’est tout ce qui comptait. On me bousillait le cerveau avec ces conneries, et petit à petit, je me transformais comme ces monstres : j’étais raciste et haineux envers les homosexuels.
Le paternel me foutait parfois sur la gueule lorsque je ne faisais pas les choses comme il fallait, mais ce n’était pas le pire. Les coups allaient encore. Mais ce sont ses mots qui étaient toujours plus violent et dont il fallait se méfier.
Gabriel, mon frère, nous avait avoué son homosexualité et ça avait rendu fou mon père qui l’avait cogné comme un fou. Je m’étais interposé parce que je ne voulais pas qu’il touche à mon petit frère. Moi, je n’avais rien dis. J’étais partagé entre mes envies de tolérance et ces idées gravées au fer rouge dans mon crâne.
Il est parti à Los Angeles sans que je ne lui dise quoique ce soit.
Quelques mois plus tard, j’ai reçu un appel qui me disait que Gabriel se trouvait à l’hôpital et qu’il était dans un sale état ; des gars l’avaient agressé à la sortie d’une boite gay. En le découvrant là, comme ça, j’ai pris conscience de mes conneries et je me suis dis que j’aurai pu être son bourreau. Ça m’a refoutu les idées en place.
Mais Gabe est mort. Et il ne me reste que les regrets et la culpabilité de ne pas avoir été là pour lui.
Pour lui, je me suis tatoué un ange aux ailes brisées dans le dos. Cet ange recouvre aussi une croix gammée qu’on m’avait tatouée quelques années plus tôt et que je haïssais profondément.
Aujourd’hui, je tente de me racheter une conduite et je donne de mon temps à différentes associations qui aident les jeunes qui se trouvaient dans le même cas que mon frère : foutu dehors à cause de leur homosexualité.
Et putain, malgré tout ça, je sais très bien que je ne serai jamais un mec bien.

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