l'aiguille entame des mouvements de va-et-vient. en raison de la frustration sexuelle de la belle blonde, elle ne peut s'empêcher de trouver l'aiguille se plantant dans la peau d'un étalon incroyablement sensuelle.
con-cen-tra-tion.
ouais.
on y pensera.
le plus dur est encore de tenir une conversation qui se vaut avec le jeunot d'une vingtaine d'années qui se tient à ses côtés. un dragon couvrant une grosse partie de son dos, et qui sera fait en quelques séances. il doit souffrir, mais il serre les dents et ne montre rien.
la courbure de ses os est magnifique. encore une fois, c'est le manque qui parle... bien que le jeune homme n'ait rien pour déplaire.
le truc, c'est qu'il y a kill.
le truc, c'est qu'il y a kill mais qu'il n'y a rien. qu'il ne se passe rien.
et même si ely n'aime pas l'indépendance de se dernier, l'avoir toujours fourré sous son nez sans pouvoir y toucher est la pire des tortures. alors elle se rabat sur d'autres... mais surtout pas sur des clients même pas majeurs.
elle hoche la tête, écoutant à peine le baratin du gamin. sans doute lui raconte-t-il sa vie pour penser à autre chose que la douleur. elle connaît ça, ely, ô combien tatouée elle est. ça dépend des endroits, c'est sûr et certain... et des gens aussi.
mais le gamin, il fait pas bonne figure. il est même un peu pâle.
- ça va aller ?
elle le coupe pour demander.
- si tu dois gerber, préviens, j'arrêterai. tu sais où sont les toilettes.
il la regarde avec des yeux ronds. elle hausse les épaules et continue de travailler. pas à dire, ely sait comment couper la chique aux gens. au moins, refroidi comme il est, plus besoin de faire semblant d'écouter.
elle est sauvage ely, elle fait même un peu peur aussi. parfois.


ely, elle adore son job. mais quand c'est la fin de la journée, elle peut qu'apprécier. être penchée toute la journée à tatouer, c'est fatiguant pour les muscles. n'empêche que si le tatouage n'est pas encore terminé, la jeune femme est déjà très fière de ce qu'elle a fait. elle se congratule mentalement, comme à chaque fin de journée.
il faut bien garder la forme et le moral !
elle sort son téléphone portable de sa poche, recouvert de pleins de bibelots. elle entame un texto pour sian.

eh ma belle.
on se retrouve chez toi. prépare de l'alcool et call of.
pas le choix.
xoxo.

un sourire flirte déjà avec ses lippes rougeâtres. aucune journée n'est valable si ely ne passe pas un peu de temps avec sian. elle saurait pas dire pourquoi elle est tant accroc à la jolie blonde, mais le fait est qu'elle ne peut s'en passer. elle adore passer du temps avec elle, partager leurs secrets et surtout défoncer n'importe quoi à la console en riant fort.
ely, c'est pas le genre de nana à se retenir, mais avec sian elle se retient encore moins. 100% naturelle.
et puis, même si elle aime bien kill et que sian a un coup de coeur pour bill, ely n'a jamais désespéré d'un jour se la taper. trop magnifique pour qu'elle passe à côté... sauf que sian ne cesse de lui résister.
merde.
elle enfourche sa bécane et rejoint le centre-ville pour rejoindre l'appartement de sian. pas besoin de sonner, ely a les clés : elles sont trop proches pour garder une telle distance. elle monte les marches quatre à quatre et arrive rapidement chez son amie.
- ma salooope !
qu'elle hurle en arrivant, serrant fort l'anglaise contre elle. elle lui embrasse les deux joues, apprécie encore quelques instants son corps contre le sien.
les américains et anglophones en général ne sont pas très tactiles. mais ely avec sian, ça défie toutes les lois.
- faut que tu me changes les idées, par pitié.
elle souffle en se laissant tomber lourdement sur le canapé de sian.
- tu devineras jamais avec qui je me retrouve à vivre...
pause théâtrale, comme elle aime. bien sûr que sian l'a déjà deviné : elles se connaissent trop bien. les yeux de cette dernière brillent de malice.
- ouais. kill. ce connard squatte chez moi. et je te raconte pas le nombre de fois où je l'ai vu nu... pas très pudique, le gars. mais mes hormones explosent meuf !
elle se passe une main sur le visage, repousse des mèches rebelles de devant son visage. elle tapote le canapé à côté d'elle pour intimer sian à venir la rejoindre. ouais, ely elle fait comme chez elle... mais c'est normal, quand on est aussi amies !
- et toi, ma chérie. raconte ! ça avance avec bill ? je veux des détails croustillants. pour mes nuits solitaires.
clin d'œil. ely est vulgaire, et ce n'est certainement pas sian qui va en être choquée. c'est bon d'être avec quelqu'un d'aussi cool que l'anglaise. d'aussi fou. d'aussi complémentaire.