Il y a des jours où la vie a envie de vous foutre une grosse claque. Aujourd'hui est une de ces journées. Ruby m'avait suivi partout la veille, j'étais fatigué et à bout de nerfs. En plus, je commençais à foirer mes études à cause de ça. Du moins pour moi, c'était à cause de ça, ce n'est évidemment pas ma faute et puis quoi encore ? En attendant, je devais aller au salon de tatouage. Pour bosser, ce qui est quand même deux fois moins drôle. C'est sympa de dessiner des modèles, mais j'aimerais bien me faire un vrai tatouage un jour. Sauf que je suis à deux cent pourcent sur que mon patron va refuser. Quelle tête de nœud parfois. Je me dirige vers le salon en trainant des pieds. Je n'avais pas envie de travailler, en plus j'étais de mauvaise humeur. Peut-être que je pourrais dire à Alejandro que je suis malade. Non, il voudrait connaitre les détails après. Il est tellement curieux. Pourtant, on dirait pas à première vue. On dirait plutôt que c'est un solitaire, insatisfait de la vie et grognant. Remarque ce n'est pas loin de la vérité. C'est sur cette pensée que je rentre dans le salon, toujours en faisant la gueule. Je fais claquer la porte derrière moi, pour bien annoncer mon humeur du jour. « Bonjour la compagnie ! » Criais-je en balançant mon sac à travers la pièce. Je l'avais déjà porté jusqu'ici et ça m'avait énormément fatigué. Je m'installe sur ma table de travail en ignorant royalement Alejandro. Il allait sans aucun doute me faire une remarque et ça aller m'énerver. Je gigote dans ma chaise, même rester en place ça m'énerve. Remarque ce n'est pas loin de la vérité. Du coup, je me dis qu'emmerder Alejandro serait une bonne solution alternative. Après tout, il fallait bien que quelqu'un subisse mon mauvais caractère. « J'suis pas content ! » Annonçais-je en poussant tout ce qui se trouver sur la table d'un revers de main. « J'veux pas faire ça. » Ajoutais-je en montrant à Alejandro les dessins à moitié finis. Je croise les bras en tapant du pied, comme un sale mioche. « Fais le toi. » Je lui balance les dessins dessus avant d'en déchirer certains beaucoup trop moches. Si ça continue, je vais tout casser dans la boutique. Je regarde Alejandro en faisant ma tête du sale gosse qui boude et qui se prend pour le roi du monde. Ce que je suis.

Un jour, mon père m'avait dit que j'étais un bon à rien. Je l'ai cru au départ. Ce que mon père disait, ça ne pouvais qu'être vrai. Alors je me suis démener pour lui prouvé le contraire, pour lui faire comprendre que j'étais une personne. Puis j'y ai cru une fois, que j'étais quelqu'un, que j'étais capable. Dès que je suis rentré à l'université en fait. Mais tous s'est dégrader et ma vie à été un gros bordel. Je me réveil souvent le matin, après avoir cauchemardé que mon père m'ai mis une droite. Comme aujourd'hui d'ailleurs, je me suis réveiller en sursaut, je suis presque tombé de mon lit. Quand je me réveille comme ça, je dois directement aller me passer la tête sous l'eau, pour bien revenir à la réalité. J'ai mon poux qui s'emballe et je deviens fou. Je me calme avec un café, je passe sous la douche et je me casse. J'aime pas resté chez moi toute seule, je préfère partir au salon, là-bas je dessine. D'ailleurs, ce matin quand la tornade est arrivé, j'étais concentré dans un dessin très détailler. Quand Cullen est entré, il a fait tremblé ma table et mon crayon est partie se loger dans la meilleur partis du dessin. J'ai pris une grande respiration et j'ai vu une longue gorgée de ma boisson, de l'eau gazeuse, ouais je sais ça fait tapette, mais quand je bosse je préfère boire quelques choses qui me désaltère vraiment. Je n'ai pas pris plus attention à Cullen. Mais très rapidement, ça petite voix de jeune homme à peine sortie de la puberté ma réveillé.  « J'suis pas content ! J'veux pas faire ça. Fais le toi. » Je me suis appuyé sur le dossier de ma chaise, j'ai baisser le son de la musique, croisé les bras et j'ai fixé ce morveux. « C'est bon, tu as terminé ? Tu penses que dans la vie, tout t'es donné gamin ? » Je lacha un rire profond, de ma voix roque presque enrouée. « Maintenant tu bosses morveux. On est pas en boîte de nuit et on a de voisins. Donc, tes hurlements tu les arrêtes, où je te fais bouffer tes dessins pour que t'arrête de râler. » C'étais mon fils, mais sa mère avait du faire de lui un gamin capricieux. Pas grave, ça marche pas avec moi. « Ces dessins étaient bien. Je t'aurais indiqué tes fautes pour que tu t'améliores. Mais bon, fait à ta tête crétin, fait à ta tête. » Je ne souriais pas, je souriais pratiquement jamais quand je travaillais, je riais surtout, je me moquait de ce blondinet. Après lui avoir fait comprendre qui était le patron, je replongea mes yeux sur mon dessin, tentant d'effacer ma faute.

J'étais arrivé comme une tornade dans le petit salon où je travaillais. J'avais tapé du pied pour qu'Alejandro me remarque. Je n'aimais pas passer inaperçu et encore moins qu'on m'ignore surtout quand je ne suis pas de bonne humeur. Je me demande de qui je tiens ce sale caractère. Ma mère est quelqu'un d'assez calme. Donc il ne reste que mon père, mais je ne le connais pas. C'est dommage, mais je ne vais pas me suicider pour autant. Du coup, le fait que monsieur m'ignore me rends encore plus dingue, faut prendre soin de ma petite personne sinon je m'énerve. Assez excessif, je lui balance les dessins à la tronche en décrétant que je ne voulais pas lever le petit doigt. « C'est bon, tu as terminé ? Tu penses que dans la vie, tout t'es donné gamin ? » Pardon ? En plus, il rigole. Un rire de vieux. Un rire de grosse morue. Il m'énerve. Je le fusille du regard. Bien entendu que je suis le roi du monde. C'est ma mère qui me l'a dit. Donc elle a forcément raison. « Maintenant tu bosses morveux. On est pas en boîte de nuit et on a de voisins. Donc, tes hurlements tu les arrêtes, où je te fais bouffer tes dessins pour que t'arrête de râler. » Je vais le taper, je vais agiter mes petites mains en l'air. Pas grave si je signe mon arrêt de mort. « Ces dessins étaient bien. Je t'aurais indiqué tes fautes pour que tu t'améliores. Mais bon, fait à ta tête crétin, fait à ta tête. » Je râle dans ma petite barbe en écoutant l'ours rigoler et parler. Quel con. « Peut-être que je devrais travailler en boite de nuit alors. » Dis-je en croisant les bras et en affichant un sourire en coin. « Je peux encore faire gigolo avant de devenir vieux et décrépit comme toi. » Je vais aller vendre mon corps de dieu vivant. Après les gens ouvriront une secte en mon nom. J'aurais des fidèles. Je me surprends à rêvasser de cet avenir. Revenant vite à la réalité, je soupire en ramassant les dessins que j'avais jeté par terre. « Et mes dessins sont parfaits, je ne fais aucune erreur. » Ça me parait pourtant évident que je n'ai pas besoin de conseil. Après tout ça fait vingt ans que je travaille ma perfection. Par contre, je ne compte pas arrêter d'emmerder Alejandro. Il devrait d'ailleurs me remercier que je lui porte tant d'attention. Une fois tous les dessins ramassés, je lui colle sous le nez. « Admire la perfection. » dis-je avant de partir plus loin en rigolant. J'avais pas non plus envie de m'en prendre une. Je ne suis pas encore suicidaire. Après avoir mis assez de distance entre moi et l'ours polaire, je m'avachis dans mon fauteuil. Je n'avais toujours pas l'intention de faire quoique ce soit. « Maintenant, tu m'excuseras, mais je vais faire ma sieste donc ne me dérange pas, merci. » Heureusement qu'il avait installé de bons fauteuils confortables, ce n'était pas la première fois que je dormais dessus après tout. Faut dire que quand j'essaye d'échapper à Ruby, il n'y a pas cinquante endroits où aller.