Jazz est glissée sous le dessous d'une voiture, écrou de dix en main en train de resserrer la dernière pièce d'une chevrolet des années soixantes bien capricieuse quand la voix de son patron retentit dans tout le garage. "Hey Rowle ! La voiture de Mr Adams. Elle est prête nom d'un chien." La brune fronce les sourcils d'agacement et retient de donner un coup de clé dans un des tuyaux de la voiture juste par principe. Si on lui avait demandé son avis, la voiture n'avait aucun soucis dès le départ. Juste une envie de frimer de la part de son propriétaire et de claquer du fric dans le vide. Elle fait rouler la planche à l'aide de ses pieds avant de se tirer à la force de ses bras et de se relever. Les longs cheveux noirs de Jazz sont rassemblés dans une queue de cheval bordélique, elle a de l'huile sur le visage, le haut de sa combinaison attaché autour de ses hanches. On crève de chaud dans ce garage et Billy est trop radin pour investir dans une clim. Malgré sa tendance à se plaindre, elle aime son travail, le salaire est correcte et elle s'y sent bien ici. Si leur clientèle n'était pas aussi tête à claque, ce serait un plus mais généralement, les gens répugnent facilement Jazz qu'ils ne lui inspirent confiance. "C'est bon elle est prête," crie-t-elle en retour. Elle entend Billy approcher avec le client et elle ne peut s'empêcher de murmurer : "Il va pas en mourir s'il se la pète pendant cinq minutes." Billy l'entend et la fusille du regard avant de la houspiller vers une autre voiture. Jazz attrape néanmoins l'heure du coin de l'oeil et balance une main au-dessus de sa tête en signe d'au revoir. "Je t'ai prévenu Billy. Je pars plutôt aujourd'hui. Bye bye." S'exclame-t-elle avec arrogance et elle voit Billy se retenir de lui faire un doigt devant le client. Oui pour Jazz, ce garage est comme un deuxième chez elle. C'est agréable d'avoir un endroit à appeler 'maison' quand on a grandi comme elle avec une soeur alcoolique et une envie de tout casser. Après des années difficiles, Jazz pense qu'elle s'en est bien sortie. Ou presque, pense-t-elle avec mélancolie en passant une main sur son ventre plat. Elle se rend dans la petite pièce qui sert de vestiaire et laisse retomber ses mèches folles dans son dos. Elle se passe un peu d'eau sur le visage avant de dégager d'un coup de pieds ses baskets. Elle fait glisser sa combinaison et retire ensuite son débardeur avant d'ouvrir son sac et d'enfiler un short un jean, une marinière et une veste en cuir par-dessus. Elle glisse ses avatiors sur le nez, attache ses sandales avant de sortir de la pièce, son sac sur le dos. Elle vérifie ses messages et envoie rapidement un message à Persephone pour lui dire qu'elle part du travail et sera vite là. Persephone est une des rares personnes à la connaître réellement ; une des rares personnes que Jazz considère comme une amie proche. C'est cette personne avec qui elle ose rire sans se soucier d'être trop forte, à qui elle raconte tout, avec qui elle oublie son enfance pourrie et se concentre sur le présent. C'est une de ces personnes sans qui elle ne s'imagine pas vivre. Ce soir, elles se retrouvent au petit bar agricole de Crystal Cove que Jazz apprécie pour son bon vent et son ambiance décontracté. Personne qui pète plus haut que son cul là-bas. Quand elle arrive, elle repère rapidement son amie et va l'embrasser avant de prendre place en face d'elle. "Désolée. Une voiture à finir d'urgence pour un de ces riches. Comment tu vas ma belle ? T'as commandé ?"