pendant un voyage en voiture, vous commencez à voir les autres voitures comme vos partenaires de voyages.
vous pensez encore que les années 90, c'était dix ans auparavant.
après avoir envoyé un message vous le relisez, juste pour être sur.
vous préférez vous garer dès que vous trouvez une place sur un parking quitte à marcher, plutôt que chercher la place parfaite.
quand vous prenez une douche vous attrapez de l'eau entre vos mains avant de l'envoyer dans un grand "splash" sur le sol de la baignoire.
quand vous téléphonez, vous vous mettez à marcher dans toute la maison.
vous remettez toujours à plus tard le moment de prendre la douche, mais une fois dedans vous ne voulez plus en sortir.
vous vous mettez à rêvasser quand vous lisez un livre avant de vous en rendre compte trois pages plus tard.
quand vous êtes dans un magasin où vous n'envisagez pas d'acheter quoique ce soit, vous commencez à devenir paranoïaque.
vous avez le sentiment d'être vivant juste avant qu'une tempête imminente n'ait lieu.
vous préparez des arguments dans votre tête en cas de conflit.
vous cherchez toujours l'émission parfaite avant de vous installez pour manger devant la télévision.
vous trouvez ça bizarre de dire votre prénom tout haut.
parfois vous arrêtez le micro-ondes une seconde avant qu'il ne sonne pour faire comme-ci vous arrêtiez une bombe.
vous êtes toujours déprimé le dimanche soir.
parler à votre coiffeur vous rend nerveux.
vous mettez votre musique en mode aléatoire, mais passez chaque chanson pour trouver celle que vous vouliez.
vous oubliez automatiquement le prénom de la personne alors qu'elle vient juste de se présenter.

« My girl, my girl, don't lie to me, tell me where did you sleep last night. In the pines, in the pines, where the sun don't ever shine I would shiver the whole night through. My girl, my girl, where will you go I'm going where the cold wind blows. In the pines, in the pines, where the sun don't ever shine I would shiver the whole night through. » Ses longs écouteurs noirs dans les oreilles, vêtue de sa longue robe blanche qu'elle ne mettait qu’occasionnellement, ses cheveux blonds légèrement dans le vent, la jeune femme était allongée au bord d'une route des moins fréquentés alors que le soleil était en train de se coucher. Le son fort, les yeux grand ouverts fixant le ciel rosâtre, celle-ci ne bougeait pas. Le visage sans aucune expression, le regard vide, on entendait le bruit des feuilles des arbres qui cognaient entres elles à cause du vent. Ce n'était pas le première fois que la jeune femme venait s'allonger ici afin de regarder le ciel en réfléchissant à ses nombreux problèmes personnelles, sentimentales. Fermant ses yeux en entendant le doux son du piano qui signifiait le début d'une nouvelle chanson dans ses oreilles, une larme coulait sur sa joue rose. La musique tournait dans ses oreilles, elle réfléchissait, toujours et encore. Celle-ci appuya délicatement sur le bouton de son de son téléphone afin que le son du piano et de la voix d'ange soient de plus en plus forts. Les derniers rayons du soleil disparaissaient peu à peu. Le ciel s'assombrit à chaque seconde qui passait. Le vent devenait de plus en plus froid, de plus en plus puissant. Pourtant, elle restait là. Allongée, les yeux fermés, ses écouteurs noirs dans ses oreilles. Les larmes dévalaient ses joues à toute allure. Ses deux mains se joignaient au milieu de son ventre et sa tête était posée sur le sol frais. « Je serai toi, je ne resterai pas là. » Donnant un léger coup de pied dans le bras de la jeune femme, la personne s’asseyait à côté de celle-ci avant de lui enlever ses écouteurs. Se levant rapidement, ouvrant ses yeux à toute vitesse, la jeune femme regardait l'homme qui était à côté d'elle. « Tu fais quoi ici? Avec tes écouteurs et ta musique déprimante qui te fait déprimer? » Un sourire apparu sur le visage de la jeune Em qui plia ses écouteurs afin qu'ils ne traînent pas à terre. « Je.. réfléchissais. » La jeune femme regardait son ami droit dans les yeux avant d'essuyer doucement les innombrables larmes qui avaient coulé sur sa joue rose. « Je me demandais pourquoi elle avait fait ça.. » Il y avait un silence de mort entre les deux personnes. Le jeune homme regardait Emilia avant de souffler doucement. « Elle était malheureuse, elle pensait que c'était la meilleure des solutions.. » Une larme coulait sur la joue du jeune garçon qui finalement, l'essuya le plus rapidement possible. Emilia se levait avant d'attendre son ami qui faisait de même. Lui souriant doucement, celle-ci le prit dans ses bras avant de chuchoter dans son oreille. « Tu peux me ramener? » Le jeune garçon lui souriait avant de passer sa main dans ses cheveux. « Si tu veux. » La jeune femme souriait avant de suivre le jeune homme qui l'emmena vers sa vieille voiture.



Cher journal,
Après vingt ans d'amitié, c'est aujourd'hui qu'elle nous a quitté. Elle était malheureuse et je n'étais pas au courant de cela. Cela fait vingt ans que nous vivons à Crystal Cove, c'était notre ville à nous deux mais maintenant, je suis seule. Tu sais, je me sens en quelques sortes coupable de ce qui est arrivé parce qu'au fond, je sais très bien que j'aurai pu l'aider, cependant, je ne l'ai pas fait. C'est difficile de se dire ça, très compliqué, très dur psychologiquement. Mais j'affronte comme je le peux. Crois-moi.

Emilia.