Elle s’appelle comment ?
Ne me dis pas que tu lui as parlé de super héros ?
Tu sais quoi porter ?

Soupirant, Wade était assit à la table de la cuisine de la maison de sa mère adoptive. Les autres jeunes présents semblaient vouloir tout savoir sur ce que Wade allait faire de sa soirée et surtout avoir l’identité de la fameuse personne chez qui il devait se rendre. Cependant, il resta muet, à part avec sa mère. Cette dernière lui donna quelques conseils et surtout elle s’amusa de le voir aussi tendu et en même temps décontracté. Oui, il le serait grâce à la cuisine et au fait qu’il avait aimé la première fois qu’il avait vu la pâtissière, mais il était tendu, parce qu’il avait toujours peur de faire un faux pas.

Ne penses pas à ton passé Wade. Penses au moment présent uniquement.

Elle savait toujours ce qu’il ressentait, ce qui était parfois perturbant, mais il sourit avant de la prendre dans ses bras. Cette femme était celle en qui il avait le plus confiance. Il donnerait sa vie pour elle, mais ce soir, c’était elle qui voulait lui faire comprendre qu’il devait être lui-même et ne pas chercher à tout analyser. Alors, après un passage chez lui, il se changea, passant une chemise blanche et un jean. Il ne savait pas vraiment comment il devait s’habiller. Etait-ce un rendez-vous ? Il n’en savait rien, mais il ne voulait pas paraître trop habillé non plus. Bref, le serveur fila finalement chez la jeune femme et il fut impressionné par la demeure d’Amanda. Il ne s’était pas attendu à ce que ça soit si grand, mais il alla se garer et il fila vers la porte, pour appuyer sur la sonnette et attendre qu’on vienne lui ouvrir.

Bonsoir.

Souriant à la jeune femme, il se rapprocha d’elle pour lui faire la bise. Elle le lui avait fait l’autre fois, alors il en profita, avant de se redresser et de lui sourire à nouveau.

J’ai amené les boissons.

Bouteilles en mains, il suivit finalement la jeune femme. Curieux, il regarda autour de lui, le manoir était immense, mais il ne fit aucun commentaire, préférant simplement suivre son hôte.

- Allez, zou! zou! j'ai dit, ouuuussst!

Pour encourager ma fratrie à passer un bon moment en ville très loin du manoir et de mon rendez-vous, je leur donne 20 dollars chacun.

- Amusez-vous et rentrez pas ce soir, dormez chez un copain, copine, m'en fous. On sait jamais!

Ils rigolent et me souhaitent de passer un bon moment. Charlie travaille et j'espère qu'il ne rentrera pas là non plus, qu'il se trouvera une conquête et qu'il découchera, comme il a l'habitude de le faire le samedi soir. Mes frères et sœurs s'en vont et je soupire. Je suis stressée, les mains légèrement moites, les jambes fragiles, le nœud dans l'estomac. J'ai envie que tout soit parfait. Il est 15h30 et je monte dans la salle de bain pour me rafraîchir un peu. Je vérifie ma robe. Elle est simple, rose pâle, avec un liseré blanc cassé, m'arrive au dessus du genou et arbore un col claudine, très féminin. Je me maquille mais juste ce qu'il faut. Je veux paraître détendue et pas trop chic. Après tout, nous allons - juste - cuisiner. J'espère en fait que la cuisine est un joli prétexte pour d'autres choses...

À 16h pile, la sonnette retentit. Oh mon dieuuu, c'est luiiii... Je marche tranquillement vers la porte mais au fond de moi, je bouillonne. J'ouvre la porte et lui souris et apprécie le léger contact que m'offre son embrassade pour dire bonjour.

- Bonjour, entre, entre, je t'en prie.

Je le remercie en prenant les bouteilles de vin et dit en le conduisant dans la cuisine:

- C'est très gentil, merci, mais ce n'était pas la peine tu sais... on l'ouvrira pour accompagner notre risotto.

Je pose la bouteille sur le comptoir et je me tourne vers lui en souriant et ose entrer timidement dans la séduction.

- Tu es très élégant, j'aime bien ta chemise... tu vas bien? quoi de nouveau depuis samedi dernier?

Je jette un coup d'oeil à l'horloge et demande:

- Je te sers un p'tit café ou quelque chose? Il est un peu tôt pour préparer le dîner encore...

Je lui souris et cache mes mains derrière mon dos. Je joue nerveusement avec mes doigts et n'ai pas envie qu'il voit ça. Amanda, calme toi, arrête de poser dix milles questions à la minute...

Il était nerveux, ça c’était sûr et certain. Cependant, il voulait que après leur première entrevue au café, ils continuent sur cette bonne entente qui les avait rapprochés. En tout cas Wade lui avait aimé passé ce moment en la compagnie d’Amanda et il espérait vraiment que c’était réciproque. Du coup, il voulait bien s’habiller, mais pas trop non plus au cas ou ça ne soit pas un rendez-vous. Il ne savait pas vraiment, donc il fit au plus simple et se rendit chez la femme avec la bouteille de vin. Sur place, il attendit qu’on vienne lui ouvrir la porte et il sourit en la voyant. Avançant, il lui fit la bise et suivit la jeune femme, tout en regardant autour de lui. Il ne s’était pas attendu à se retrouver dans un tel endroit et il était vraiment impressionné. Hochant simplement la tête à ses paroles, il esquissa un sourire à ses propos.

Merci beaucoup et tu es magnifique.

Elle était très bien habillée et ça la mettait vraiment en valeur.

Ca va bien. Mes chiens ont finalement été attrapé avant de faire plus de dégâts et sinon la semaine a été calme. Enfin, pas mal de clients au bar, mais ça m’a permit d’être ici à cette heure-ci.

Continuant de sourire, il savait qu’avoir travaillé autant le mettait justement en position de pouvoir partir plus tôt du travail. Tournant à son tour la tête vers l’heure, il se mit à réfléchir, avant de reporter son attention sur elle.

Un café ça serait parfait s’il te plaît.

Croisant les bras, il regarda à nouveau autour de lui, avant de soupirer doucement.

Je n’aurai pas imaginé que tu vives dans un manoir.

La regardant, il avait un léger sourire sur les lèvres.

Je dois dire que je me sens un peu petit ici.

Il se mit à rire, mais il disait vrai. Ca n’était pas un environnement qu’il connaissait et il était un peu mal à l’aise. Lui qui n’avait pas eu grand-chose dans la vie et qui s’était fait à vivre avec le minimum, il n’avait vraiment pas l’habitude d’être dans un lieu comme celui-ci.

Je me sens rougir à son compliment et je profite d'être dans la cuisine pour cacher ma tête derrière la porte du placard.

- Merci..

J'articule cela discrètement et sors deux tasses à café lorsqu'il accepte un café. Je les dépose sur le comptoir en disant:

- Installe toi sur un tabouret, n'hésite pas...

Je dépose une petite cuillère dans nos tasses et pose le sucrier sur le comptoir alors que je fais passer le café dans nos tasses à l'aide de ma Senseo.

Il me parle du manoir et je regarde autour de moi. C'est vrai que c'est un lieu de vie luxueux mais n'ayant connu que ça depuis toujours, je n'y prête plus vraiment attention. À ce moment-là, je ne sais pas si je dois lui parler de mon père, de la rockstar qu'il était. Je le regarde en réfléchissant, comme si je pouvais lire en lui si je peux lui faire confiance. Finalement, je me contente de dire:

- Et bien, en fait... Mes parents étaient aisés et quand ils sont morts, j'ai hérité de leur maison, avec mon frère et mes sœurs. On vit tous ensemble ici, en fait, pour l'instant, ça fait deux ans. Nous ne sommes pas vraiment décidés à se séparer pour l'instant même si je rêve parfois d'un petit chez moi cosy avec un chéri.

Je baisse les yeux à l'évocation d'un potentiel chéri et préfère lui donner sa tasse de café chaud. Je lui présente le sucrier et je demande:

- Du sucre?

Je n'ai pas l'habitude de parler de mes parents, de notre situation et encore moins de mon envie de me poser avec un garçon dont je serai amoureuse.

- Met toi à l'aise, tu sais... Le manoir, c'est... plus cosy que ça en a l'air. Tu verrais nos chambres, là, on se rend bien compte qu'on vit pas chez le Marquis de Crystal Cove.

Je rigole doucement et tâche de le mettre à l'aise. Je ne veux surtout pas qu'il pense que je suis une petite bourgeoise... et je dois dire que je ne dirai pas non s'il voulait que je lui fasse visiter ma chambre. Je secoue légèrement la tête en buvant une gorgée de mon café. Je ne voudrais pas qu'il devine mes pensées. Alors, je reprends la conversation:

- Tes chiens ne vont pas s'ennuyer tous seuls ce soir?

C'est bête, surtout que je n'ai pas envie de parler de chiens. Allez, Wanda, passe à l'étape suivante, séduis-le, me dis-je, mais je me sens comme paralysée, parce qu'il me plait, et que je ne veux pas tout faire louper...

La jeune femme a raison, il est peu tôt pour commencer à faire le dîner. Du coup, il accepta volontiers un café et il regarda Amanda évoluer dans sa cuisine, sourit à ses paroles.

Merci.

S’installant sur un des tabourets, il continua de la regarder, avant de prouver le fait qu’il est impressionné par le manoir, sa taille, sa décoration et tout ce qu’il peut en voir. Wade n’avait pas l’habitude d’être dans ce genre d’endroit. Il n’avait pas de connaissance qui vivait dans un tel lieu, donc c’était nouveau pour lui qui avait toujours vécu dans des moyens rudimentaires par le passé. Reportant son attention sur la jeune femme quand elle reprit la parole, il fronça les sourcils.

Je suis désolé pour tes parents.

Il espérait ne pas avoir mit les pieds dans le plat et il sourit à ce qu’elle avait ajouté.

Ca peut se comprendre, ça ne doit pas être évident de ramener un petit ami ici avec tout le monde autour.

Si c’était son cas, il savait d’avance qu’il ne serait pas à l’aise en étant scruté par la famille de la jeune femme, mais ça n’était pas le cas.

Non, ça ira, merci.

Il prenait toujours son café noire, sans sucre. En l’entendant parler de la demeure, il sourit à ses paroles. Souriant à ce qu’elle disait, il hocha la tête à sa question.

Non, c’est ma famille qui s’en occupe, donc ils seront chouchoutés.

Il savait que sa mère, ses frères et sœurs s’en occuperaient parfaitement.

L’autre fois, c’était mon voisin qui n’est pas un fan des animaux qui les entendaient gratter, mais en fait ils jouaient à deux et avec une balle qui était partie sous un meuble, d’où le fait qu’ils soient en train de gratter pour tenter de rattraper la balle.

Hochant les épaules, il savait que son voisin n’était pas un ami des animaux, mais heureusement, les autres étaient plus détendus de ce côté-là.

Sinon pour le dîner, on fait tout ensemble, où tu préfères faire certaines choses seule ?

Il était chez elle et il pouvait comprendre qu’elle ne veuille pas l’avoir dans les pattes pour certains aspects du repas. C’était aussi pour cela qu’il le demandait tout de suite, pour ne pas la gêner.

La conversation tourne de telle façon que je suis obligée de parler de la mort de mes parents. Bien sûr, j'ai droit au fameux "je suis désolé" que j'ai du entendre des millions de fois mais venant de Wade, je souris et ne suis pas du tout en colère. Ce n'est jamais de la colère envers ces amis, connaissances ou simples curieux qui tentent d'être compatissants. C'est plutôt une colère qui dit "mais pourquoi moi?". Le temps a passé depuis, cela fait déjà deux ans, alors je crois que j'arrive à vivre avec, que la mort de mes parents fait partie de moi, désormais et que je me sens prête à avancer. Il parle du manoir, de ma vie avec mon frère, mes sœurs et même mon cousin. Mais la chose la plus importante que je retiens de ses paroles est petit ami. Alors, sans me laisser le temps d'analyser ma pensée, je lui dis:

- Un petit ami? Oh, en effet, j'ai quelque peu soudoyer mon frère et mes sœurs pour être seule avec toi ce soir... après, je sais pas vraiment ce qu'on est... aha... c'est vrai, c'est bizarre ces sites de rencontres. On sait pourquoi on s'inscrit, et dans le monde, c'est pas aussi simple...

Je me mords la lèvre en rougissant. Mon cœur se met à tambouriner dans ma poitrine et ma conscience me crie intérieurement: bien sûr que c'est simple, tu as simplement envie de lui plaire, parce qu'il te plait bien sûr que tu ne veux l'admettre.

Je lui demande des nouvelles de ses chiens et voudrait qu'il me parle de sa famille qu'il évoque, mais tout de suite, il parle de l'incident de l'autre fois avec ses chiens. Je l'écoute, avec intérêt. Bon sang, il pourrait me réciter l'annuaire que je le trouverai intéressant et captivant. La conversation est si fluide que nous nous retrouvons à parler du dîner de ce soir.

- Hmmm.. Oh non, je pense qu'on pourra cuisiner ensemble, ce sera bien plus amusant que si tu me regardes faire, non?

Je finis mon café et pose mon coude sur le comptoir avant de poser ma joue sur ma main. Je lui souris doucement, et mes yeux brillent sans doute. Je m'en moque s'il le voit. J'ai envie d'en apprendre plus sur lui, de me sentir plus proche de lui. Alors, simplement, je pose ma main sur la sienne, sur le comptoir en demandant, tendrement:

- Parle moi de ta famille, je ne sais rien sur toi...

Et je suis prête à l'écouter pendant des heures...

Voir un proche mourir n’est jamais facile à vivre. Wade lui n’a jamais connu ses parents biologiques, il n’a aucune idée de qui ils sont. Cependant, six mois auparavant, il a vécu la mort d’un être cher en la personne de Hunter. Ce dernier était un ami très proche, comme un frère, mais c’était également un sujet sensible. Le serveur n’en parlait presque jamais et il ne voulait pas le faire en cet instant, car il ne n’avait pas envie de plomber l’ambiance. Peut-être qu’un jour il dirait à la jeune femme, tous les bons moments passés avec Hunter, mais ça n’était pas pour aujourd’hui. Du coup, en parlant de l’endroit dans lequel il se trouvait, il pouvait en effet comprendre que la jeune femme, qui vivait avec beaucoup de membres de sa famille, n’avait pas vraiment le droit à sa vie privée. En l’écoutant répondre à cela, il haussa les sourcils, quand elle l’assimila à son petit ami, mais il ne dit rien. Il était comme elle, à ne pas savoir ce qu’ils étaient exactement, mais l’entendre dire qu’il était son petit ami était agréable. Cependant, il ne trouva rien à répondre, mais un léger sourire s’afficha sur son visage. Seulement, il se reprit quand ils parlèrent de ses chiens, avant de lui demander comment ils devraient procéder pour préparer le dîner et surtout si elle préférait faire certaines choses par elle-même.

Rester assit là à te regarder est également intéressant.

Il n’avait pas réfléchit à sa réponse et il fronça les sourcils.

Ca sonnait mieux dans ma tête.

C’est vrai que de la façon dont il venait de le dire, ça faisait plus harceleur qu’autre chose. Cependant, il fut surprit quand elle vint poser sa main sur la sienne. Levant la tête pour la fixer dans les yeux, il l’écouta parler et il se renferma alors d’un seul coup, enlevant sa main sous celle de la jeune femme et regardant ailleurs, sauf dans sa direction.

Il n’y a rien d’intéressant à savoir sur ma famille.

Wade avait encore du mal à en parler et pas qu’un peu. Seulement, en croisant le regard de la jeune femme, il vit qu’il l’avait blessé dans son comportement et il soupira. Se levant de sa place, il se mit à faire quelques pas dans la pièce. Soupirant, et il se tourna vers Amanda.

Je suis désolé. C’est juste que ce n’est pas un sujet facile à aborder.

Se passant les mains sur le visage, il soupira à nouveau.

Légalement, je n’ai pas de parents.

Haussant les épaules, il revint s’asseoir face à la jeune femme.

Je ne sais pas qui sont mes parents biologiques. Je ne sais pas si j’ai des frères et sœurs, je ne sais pas rien de ma famille biologique. Tout ce que je sais, c’est que j’ai vécue en foyer, en famille d’accueil. J’ai fini par avoir un semblant de vie de famille, mais ça n’a pas fonctionné.

Pas besoin de donner les détails de la mort de cette femme qui avait donné sa vie pour lui. Il préféra donc ne pas en parler.

Mais, j’ai une famille ici, enfin une famille de cœur, une famille pour qui je ferai n’importe quoi.

Un sourire parvint à se faire un chemin sur son visage.

Il y a une femme qui m’a recueillie et qui a fait en sorte que je m’en sorte, que je sois élevé convenablement et qui m’a donné un foyer. Elle a aussi prit sous son aile d’autres jeunes et j’ai donc deux frères et deux sœurs. Ils sont tout pour moi et si même si elle ne m’a pas officiellement adopté et que nous ne sommes pas liés par le sang, ils sont ma famille.

Regardant la jeune femme, il soupira à nouveau et se leva pour aller la rejoindre. Une fois face à elle, il fronça à nouveau les sourcils.

Désolé d’avoir eu une telle réaction, c’est juste que c’est un sujet sensible et … je n’aurai pas dû réagir comme ça, excuses-moi.

Il était sincère, il voulait qu’elle accepte ses excuses et qu’elle ne lui en veuille pas trop pour ce qu’il venait de faire. Hésitant, il prit ses mains dans les siennes et il continua de la fixer dans les yeux.

Je vais devoir apprendre à ne pas réagir comme ça avec toi, si tu penses que je peux être un bon candidat pour être ton petit ami. C’est juste qu’il y a des choses que personne ne sait sur moi et je n’aime pas en parler quand je ne connais pas bien la personne avec qui je parle.

Autant qu’il soit franc avec elle, au moins elle savait désormais qu’il avait du tempérament et qu’il pouvait s’emporter quand on parlait des parties sombres de sa vie et surtout de son passé.

Comment puis-je me faire pardonner pour mon comportement ?

Je me mords la lèvre lorsqu'il me dit que me regarder n'est pas désagréable. Dois-je comprendre qu'il me trouve jolie? Je rigole quand il affirme que ce compliment sonnait mieux dans sa tête qu'à voix haute.

- Mais nah, c'est spontané, j'aime bien!

Je lui souris et tente de le rassurer, de le mettre à l'aise. Alors, je lui demande de me parler de lui. Je fronce les sourcils et suis attristée par sa réaction. Soudain, il devient froid, distant, irrité même. Je reste assise, figée, alors qu'il se lève brusquement. Mais qu'est-ce qu'il ne va chez lui? Doux et charmant, et en quelques secondes, me voilà face à un tout autre homme. Et si Aries avait raison, et si ce n'était pas prudent de fréquenter un homme avant qui je n'ai échangé que quelques mails et un verre.

Lorsqu'il revient s'asseoir en face de moi, cependant, je n'ai pas peur. Je suis même intriguée. Je penche la tête légèrement sur un côté en fronçant les sourcils, comme quand on regarde quelque chose qui soulève en nous curiosité et fascination. Alors, tout simplement, je l'écoute, attentivement. Je le laisse me raconter qu'il est orphelin mais qu'il a eu la chance de rencontrer des personnes dans sa vie, des femmes plus exactement, qui ont su voir le meilleur en lui et le tirer vers le haut. Il finit par s'excuser et je lui souris timidement avant de le rassurer:

- Je... j'ai été surprise mais, quelle histoire... je ne peux que comprendre... Ne t'arrive-t-il pas d'être en colère? Contre un coupable imaginaire, un satané détail qui aurait tout changé? Cela m'arrivait beaucoup concernant mes parents... Je crois que la douleur s'est apaisée, je ne suis presque plus jamais en colère, en fin de compte.

Je suis un peu blessée quant au fait qu'il m'associe à une personne qu'il ne connait pas bien mais après tout, c'est lui qui est lucide. Que je crois au prince Charmant est une chose, que j'espère qu'un charmant jeune homme rencontré sur E-Darling me confie les faits de sa vie les plus sombres dès notre deuxième rendez-vous en est une autre... Mais je finis par sourire et me mordre légèrement la lèvre lorsqu'il cherche à se faire pardonner.

- Ce n'est pas grave tu sais... Je ne t'en veux pas... Mais du coup, tu seras de corvée épluchures de légumes pour le dîner!

Je rigole doucement, gaiement, et sans même m'en rendre compte, j'ai repris sa main dans les miennes et je joue avec ses doigts alors que je reprends:

- Mais nah va c'est rien! Tu veux que je te fasse visiter le manoir avant de commencer la préparation du dîner?

Je lui souris, pleine d'espoir. J'ai tellement envie qu'il partage bien plus qu'un café avec moi...

Il avait dit ce qu’il pensait vraiment, le fait que regarder la jeune femme n’était clairement pas déplaisant. Cependant, il c’était rendu compte que ça n’était peut-être pas la chose à dire ou du moins, pas de la sorte. Le fait qu’elle semble apprécier sa remarque le fit sourire. Au moins elle ne le prenait pas pour un idiot. Seulement, le jeune homme perdit donc sourire et lâcha la main de la jeune femme en se mettant debout. Parler de sa famille devrait être une joie. Il a une femme qui s’est occupé de lui depuis qu’il a quinze ans, il a deux sœurs et deux frères. Même s’ils ne sont pas biologiquement liés, ils sont ce qui ressemble de plus à une famille. Malheureusement, parler de son passé est quelque chose que Wade n’aimait pas et c’était pour cela qu’il s’était braqué. Il s’en était rendu compte, encore plus en voyant le visage de la jeune femme et il soupira avant de revenir prendre sa place face à elle.

Il fut sincère avec elle, lui expliquant son passé compliqué, mais également son présent agréable. Allant s’excuser en face de la jeune femme, il voulait vraiment se faire pardonner. Alors, il l’écouta avec attention avant de hocher la tête. Le fait qu’elle parle de la sorte le fit froncer les sourcils. Elle ressentait cela avec la mort de ses parents ? Il ne s’était pas attendu à une telle réaction, mais il en fut soulagé.

Si, ça m’arrive souvent.

Pour ses parents biologiques plus du tout. Si ses derniers avaient voulus le connaître, ils l’auraient fait depuis longtemps. Plus jeune, il avait eu l’espoir de découvrir qui ils étaient, mais avec le temps, il avait comprit qu’il ne le connaitrait sans doute jamais. Du coup, il les avait mit de côté. C’était surtout vis-à-vis de cette femme qui avait donné sa vie pour lui que les choses étaient plus dures à encaisser. Il aurait pû la sauver, mais ça aurait été lui qui aurait été enterré des années plus tôt. Il le savait parfaitement, mais il ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable de n’avoir rien fait pour empêcher sa mort. En cet instant, il voulait surtout se faire pardonner vis-à-vis de la jeune femme. Tout c’était bien passé jusque là et il ne voulait pas que ses actions gâchent tout ça. Esquissant un sourire à ses paroles, il fut rassuré de voir qu’elle ne lui en voulait pas et qu’elle ne le mettait pas dehors.

Ca sera fait.

Gardant son sourire, il haussa les sourcils à sa question. Il n’avait pas pensé à visiter les lieux, mais pourquoi pas.

Je ne dis pas non, mais avant je dois vraiment me faire pardonner pour mon comportement et je pense savoir comment.

Se penchant vers la jeune femme, il vint déposer ses lèvres sur les siennes. Un baiser, léger, mais il devait avouer qu’il en avait eu envie depuis qu’il était arrivé. Se redressant, il fixa la jeune femme, toujours en souriant.

Suis-je pardonné ?

Pour détendre l'atmosphère et en guise de punition, je m'amuse à lui dire qu'il sera de corvée épluchage de légumes. Je fais discrètement la moue lorsqu'il ne relève pas sur le ton de la rigolade. Alors, je trouve une diversion en lui proposant la visite du manoir. Je fronce les sourcils, cependant, puisqu'il revient encore sur l'incident. Il insiste pour se faire pardonner. Comment? Quoi? Je le vois se pencher vers moi et je me raidis, entre angoisse et désir. Va-t-il faire ce que je crois? Ohlala, la seconde durant laquelle il doit se rapprocher de moi me semble durer une éternité et enfin, je sens ses lèvres se poser sur les miennes. Je ferme les yeux et savoure cet instant. Mais déjà, il est terminé. Il est tellement craquant lorsqu'il me demande s'il est pardonné. Je me sens rougir, et je me mords la lèvre en baissant les yeux.

Je reste complètement muette, le cœur battant à mille à l'heure et ne trouvant rien de bien à dire pour qu'il soit rassuré, que son comportement ne m'a pas fait changer d'avis sur lui, je me penche à mon tour vers lui, m'obligeant à lever mes fesses du tabouret derrière le comptoir pour venir à mon tour poser un léger baiser sur ses lèvres. Je pense que mon baiser dure plus longtemps que le sien car je n'ai absolument pas envie de le rompre. Mais, comme lui, je reste douce et timide dans ce baiser. Enfin, je m'écarte légèrement et je me mords la lèvre en le regardant doucement. Mais cette fois, mon regard est moins timide, bien plus brillant.

- Convaincu que je ne t'en veux absolument pas?

Puis, sans un mot, je me lève, fais le tour du comptoir et viens le rejoindre de son côté. Je prends sa main, toujours en silence, et l'entraîne hors de la cuisine. J'arrive dans le salon et lui dis:

- Le salon... pas très original... avec le piano de ma sœur, le canapé de geek de mon frère... aha...

Je m'écarte de lui pour présenter la pièce de façon théâtrale, en montrant les objets en faisant une révérence ou en les montrant d'un geste élégant de la main. Je ris gaiement en revenant vers lui et reprends sa main tendrement. Cette fois, je mêle ses doigts aux miens alors que je le fais monter à l'étage, l'escalier se trouvant à l'entrée du salon. Je passe devant lui dans l'escalier et dandine mes fesses bien plus que d'habitude en montant alors que je garde ma main en arrière pour pouvoir toujours tenir la sienne. Arrivés en haut, je lui vole un baiser rapide au coin des lèvres. L'opération séduction a commencé. Définitivement.

- Premier étage. Y'a les chambres de mes sœurs, un dressing et une salle de bain...

Je lui montre les pièces une à une avant de le faire monter à nouveau, direction le second étage.

- Là, c'est mon étage à moi. Y'a ma chambre, une salle de bain, avec une vraie baignoire! Et un dressing aussi. Dans le grenier, c'est mon frère...

Il n’avait pas voulu réagir de la sorte et il s’en voulait vraiment. Seulement, il expliqua à la jeune femme qu’il se ferait pardonner et il décida alors de l’embrasser. Ca serait un bon début non ? Il l’espérait en tout cas. Le baiser fut léger et rapide, il aurait d’ailleurs voulu en avoir plus, mais il ne voulait pas braquer la jeune femme, alors, il se redressa, lui demandant s’il était pardonné. En la voyant baisser les yeux, il pensa que ça n’était pas le cas et il en fut déçu. Il se voyait déjà à devoir sortir de chez elle et il soupira. Cependant, il fut bien plus content quand elle vint l’embrasser à son tour. Ce fut plus long que le sien et il en profita plus et il ne pû s’empêcher de sourire à sa remarque.

Totalement convaincu.

Même s’il ne lui dirait pas qu’il comptait bien continuer à se faire pardonner. Oui, Wade était un jeune homme avec beaucoup d’insécurité, mais il ne le montrait pas. La regardant alors venir vers lui, il la laissa prendre sa main et il la suivit. Souriant à ses paroles, il regarda autour de lui. L’endroit était immense et il ne dit rien, suivant simplement la jeune femme. Il appréciait qu’elle devienne aussi insouciante à ses côtés et il soupira doucement à cette idée. Finalement, ils partirent vers les escaliers et il la suivit sans rien dire, admirant malgré tout la vue de la jeune femme devant lui et il esquissa un nouveau sourire quand elle vint l’embrasser au coin des lèvres. L’écoutant à nouveau, il hocha la tête. Faisant le tour, il ne chercha pas à trop en voir, après tout, ça ne le concernait pas comme endroit. Il se doutait que les sœurs de la jeune femme ne voudraient pas qu’il vienne fouiner. Donc, il regarda rapidement le lieu, avant d’aller à l’étage suivant. En l’écoutant parler de sa chambre, elle semblait appréciait grandement la pièce et il rit à sa dernière remarque.

Vous avez mit votre frère dans le grenier ? Le pauvre.

En même temps, il était seul avec l’oncle de la jeune femme, mais il pouvait comprendre qu’il veuille son intimité avec autant de femmes présentes dans le manoir.

Donc si je comprend bien, tu préfères les bains aux douches ? Une raison particulière ?

A la façon dont elle avait parlé de la baignoire, ça l’avait amusé et il devait avouer que jouer sur ce point là était surtout pour s’amuser, voire même pour la faire rougir si c’était possible. Pendant un instant il espérait que ça ne soit pas à cause d’un ex, mais il n’en montra rien.

Tu as une demeure très impressionnante en tout cas.

Je rigole quand il plaint Josh d'être dans le grenier.

- Oh crois-moi, il s'y trouve très bien dans le grenier. C'est bien aménagé et il a tout ce qu'il aime. Il a par exemple une collection impressionnante de Comics...

Puis, vient le moment de lui présenter mon étage, mon espace. Je lui montre d'abord la salle de bain spacieuse, cosy et au doux parfum de savon fleuri.

- Ah oui, j'adore prendre des bains... L'hiver, quand il pleut et qu'il fait froid, l'été, pour se détendre... et puis à deux, c'est sympa...

Je me mords la lèvre et je rougis en évitant son regard. C'est avec Timéo que j'ai pris des bains ici et je ne tiens pas particulièrement à me souvenir de ces instants qui me paraissent amers aujourd'hui, alors qu'ils étaient si beaux encore il y a quelques mois. Wade complimente ma maison et je souris.

- Oh, c'est grâce à l'héritage que mon père nous a laissé... Je serai aussi bien dans un appartement près de la plage, mais je n'arrive pas à me résoudre à laisser mon frère et mes soeurs... Et mon cousin qui squatte aha

Je dis cela en ouvrant la porte de ma chambre. Trois murs sont peints couleur crème, et le mur derrière la tête du lit est peint en argenté avec un sticker beige et argenté d'oiseaux sur des branches. Une cage blanche, vide, sert de décoration sur une commode à gauche du lit, et un bureau en bois est du côté droit. L'ambiance y est très féminine, romantique, soignée entre l'argenté, les oiseaux et le bois. Le tout agrémenté d'une odeur douce, celle de mon parfum que je porte tous les jours.

- Et voilà mon p'tit coin...

Je tire mieux les rideaux gris clairs pour illuminer la pièce et je dis.

- J'aime bien faire les décos, créer des ambiances, tout ça...

Je reviens vers lui et lui souris avant de regarder ma montre.

- On va préparer le dessert pour ce soir?

Aux paroles de la jeune femme sur son frère et le fait que le grenier soit aménagé comme il le désirait, il sourit.

Des comics ?

Il prit un air détaché, mais il devait avouer que si un jour il pouvait faire la rencontre de ce jeune homme ou qu’il pouvait aller fouiner dans le grenier, il se ferait une joie de voir tous les comics qu’il possède. Cependant, il suivit la jeune femme pour arriver dans son espace et il se mit à regarder autour de lui. S’amusant même en parlant du fait qu’elle avait une préférence pour les bains. Il aimait la façon dont elle en parlait et il devait avouer qu’il se voyait bien avec elle pour prendre un bain, mais ça, il préféra le garder pour lui. Il préféra alors parler du manoir en lui-même et il hocha la tête à ce que lui disait la jeune femme.

Ca peut se comprendre. La famille, c’est important.

Il savait de quoi il parlait, avoir des personnes en qui on a confiance et qui sont là pour vous soutenir. Il aurait aimé vivre avec les siens, même s’il aimait aussi sa liberté. Arrivant finalement devant la porte de la chambre de la jeune femme, il sentit sa curiosité prendre le dessus et il ne pû s’empêcher de tout regarder et détailler.

Je vois que tu aimes beaucoup les oiseaux. Une raison en particulier ?

C’était aussi des oiseaux qu’elle avait eu sur ses vêtements lors de leur première rencontre. Il ne savait pas si ça avait une signification spéciale pour la jeune femme, mais il avait envie de le savoir. Seulement, il continua de regarder autour de lui, avant de reposer son attention sur elle.

J’aime bien ta chambre, elle est jolie et ça semble être confortable.

Il pouvait déjà l’imaginer rester là à juste lire un livre, ou appeler ses amies. La fixant, il hocha la tête à ses paroles.

Le dessert ?

Il ne pû s’empêcher de jeter un œil vers le lit, avant de regarder à nouveau Amanda.

Oui, allons-y.

Il fallait qu’il se reprenne et il espérait vraiment qu’elle n’avait pas remarqué son coup d’œil. Secouant la tête, il se tourna pour sortir de là, préférant reprendre ses esprits avant de se mettre à penser à un autre genre de dessert.

Je souris en me souvenant des centres d'intérêt de Wade.

- Oh ouiii tout plein de Comics. Heuu, je ne préfère pas toucher au risque de me faire tuer, mais si tu le rencontres, tu pourras en parler avec lui, il sera ravi de te montrer sa collection, j'en suis sûre..

Et cette petite insinuation montre aussi que j'espère bien que Wade rencontrera mon frère et mes soeurs un jour. Cela voudrait dire que nous sommes... un couple. Cela me fait tout drôle et je sens mon estomac se nouer quand je le regarde à nouveau. Pas de doute, il semble idéal pour ce rôle.

Nous parlons de ma difficulté à m'éloigner de ma fratrie, à prendre un petit appartement alors que nous entrons dans ma chambre. Il la commente et je souris, hochant la tête quand il parle du confort. Je suis intriguée et lui souris lorsqu'il remarque que j'aime bien les oiseaux.

- Oui, c'est vrai.. j'aime bien... regarde...

Et je dénude légèrement mon épaule pour lui montrer mon tatouage sur mon omoplate droite. Ce sont trois oiseaux en vol, la forme du vol faisant un cercle. Je remets ma robe correctement et lui souris timidement.

- Je ne sais pas trop pourquoi, je les trouve... poétiques.. romantiques... surtout les colibris... même si j'ai fait tatoué des hirondelles aha.

Puis, je lui parle du dessert et je me pince les lèvres, amusée, en le voyant regarder le lit avant de confirmer ma proposition. Je le laisse passer devant et referme la porte de ma chambre puis, je redescends dans la cuisine. Je sors tous les ingrédients du placard et du réfrigérateur et je demande:

- Tu veux que je te donne la recette et tu fais le flan Coco? C'est pas très compliqué et je suis là si tu as des questions... Je vais pouvoir préparer les verrines en entrée en attendant...

Je m'attache les cheveux en une haute queue de cheval, laissant ma franche tomber librement sur mon front dans un effet coiffé/décoiffé. Je regarde Wade en nouant ensuite mon tablier autour de ma taille et je demande.

- Tu en veux un aussi?

Je lui souris en attendant sa réponse...

Ouvrant la bouche pour répondre, il ne trouva rien à redire. Elle avait clairement comprit que son intérêt pour les comics était toujours présent et que sa question n’avait pas été si innocente que ça. Suivant plutôt le mouvement, il parla sa leur famille, avant de découvrir la chambre d’Amanda. Cette dernière semblait aimer les oiseaux, il lui en fit d’ailleurs la remarque. Quand elle dénuda son épaule, il hocha simplement la tête à ce qu’elle venait de dire. Oui, il voyait qu’en effet elle aimait les oiseaux.

On a tous des animaux qu’on aime plus que d’autres.

Sérieusement ? Oui, c’était tout ce qu’il avait trouvé à répondre. En même temps, la vue qu’elle lui avait proposé lui avait fait pensé à un tas de choses et il devait à tout prit se débarrasser de ce genre d’idées et reprendre pied dans la réalité. Malheureusement, quand elle parla dessert, il ne pû s’empêcher jeter un œil au lit de la jeune femme, avant de sortir de la pièce. Il fallait qu’il se calme et qu’il arrête de penser avec ses hormones. Du coup, il descendit dans la cuisine avec la jeune femme et il hocha à nouveau la tête à ses paroles.

Faisons comme ça. Si jamais j’ai besoin d’un coup de main, je te dirais.

Après tout, il aimait cuisiner et puis s’il n’arrivait pas, il serait content d’avoir son aide. Tournant la tête en écoutant sa question, il se mit à sourire.

Pourquoi pas oui, s’il te plaît.

Gardant son sourire, il prit finalement le tablier qu’elle lui donna et il l’attacha convenablement, avant de remonter les manches de sa chemise.

Tu préfères que j’aille d’un côté de la cuisine plus que de l’autre ?

Elle avait sans doute ses habitudes et il ne voulait pas empiéter sur son territoire, donc il attendit simplement de savoir où il pouvait aller pour faire le dessert.

Je ne m'étais jamais vraiment posé la question du pourquoi j'aimais les oiseaux. Wade venait de soulever la question et bien que je garde cette remarque pour moi, je note qu'il est le premier garçon que je fréquente qui remarque cela. C'est comme s'il arrivait à mieux se rendre compte que moi de qui je suis vraiment. Je me retiens de lui dévoiler mes autres tatouages et nous descendons à nouveau dans la cuisine.

Je lui propose une façon de nous organiser pour préparer le dîner et nous nous mettons à la tâche. Je lui donne un tablier puis je rigole quand il semble ne pas oser s'installer de lui-même quelque part.

- Tu peux rester sur le plan de travail, je ferai mes verrines sur la table, j'aurai juste besoin du mixeur posé sur le bar à un moment... Tu as tout ce qu'il faut, je crois, dis moi s'il manque quelque chose. Je t'ai posté la recette aussi.

Je lui souris encore pour l'encourager et le mettre à l'aise puis je me mets à préparer l'entrée à base d'avocat, saumon et fromage frais. Je m'applique bien et met beaucoup d'amour dans ma préparation. Je me surprends à regarder Wade et imaginer que nous sommes un couple qui prépare simplement leur dîner, comme tous les soirs de leur vie commune.

Je viens mixer ma préparation et lui demande:

- Tu t'en sors? Je vais mettre le four à préchauffer pour ton gâteau. Je n'ai plus qu'à mettre ma préparation dans les petites verrines et hop, au frigo jusqu'à ce soir.

Je fais ce que je viens de dire puis je commence à sortir tous les ingrédients nécessaires à la réalisation du risotto.

- On s'attaque au plat ou on attend un peu?

Je ne sais pas vraiment comment la soirée va se dérouler, si nous allons dîner tôt ou tard. J'ai envie de suivre ses envies, lui faire plaisir alors je préfère lui demander son avis et arrêter de tout vouloir contrôler, malgré le stress de la situation. Pourtant, nous nous sommes embrassés, mais je continue à être nerveuse. Je comprends que j'ai très envie de lui plaire.

intervention divinel’explosion

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Amanda et Wade roucoulent tranquillement autour de leurs recettes, plus occupés à se regarder dans le blanc des yeux qu’à vérifier le bon déroulement de leur préparation. Mais ils ne pouvaient de toute façon pas prévoir le grand BOOM qui retentit dans la pièce alors que la vitre du four explose littéralement. Des morceaux de verre s’éparpillent partout à l’intérieur et sur le sol, tandis que de grandes flammes s’élèvent de la cuisinière. Espérons que la jeune femme planque des extincteurs dans son manoir, en tout cas il n’y aura probablement pas de gâteau au menu de ce soir …

Reprenant pied dans la réalité et laissant ses fantasmes dans un coin de son esprit, Wade suivit la jeune femme jusque dans la cuisine. Elle proposait un ordre pour les tâches à effectuer et ça lui allait parfaitement. Acceptant sa proposition d’avoir un tablier, il l’enfila avant de lui demander où elle voulait s’installer. Hochant la tête à ses paroles, il chercha la recette du regard et il l’attrapa. Se mettant à lire, il vérifia que tout était là et il se mit à la confection du dessert. Prit dans sa préparation, il ne fit pas attention à la jeune femme, avant de l’entendre parler non loin de lui. Tournant la tête, il sourit à ses paroles.

Ca va pour le moment. Tu es plus rapide que moi.

Riant légèrement, il fit en sorte de tout finir plus rapidement et à sa question, il haussa les épaules.

On peut commencer tranquillement, parce que j’avoue que le risotto est un plat que je trouve compliqué.

Pour Wade, soit on réussissait un risotto, soit on le ratait complètement. C’était l’un ou l’autre et dans son cas, c’était plutôt raté en général. Donc si elle pouvait lui montrer comment faire ça, serait parfait.

Pour le dessert, c’est bon, il ne reste plus qu’à le mettre au four.

Vérifiant la température de ce dernier, il pû enfourner le flan et il ferma la porte du four derrière lui avant d’aller vers Amanda. Il écouta avec attention les paroles de cette dernière concernant le plat qu’ils étaient en train de préparer. A côté d’elle, il s’amusait à diminuer la distance entre eux, cependant, il fut surprit par un grand bruit. Par réflexe, il leva les bras pour se protéger la tête, mais également celle de la jeune femme en se mettant devant elle. Attendant un peu, il n’entendit pas plus de bruit, mais l’odeur de feu se propagea rapidement et il se tourna pour voir que cela venait du four. Fixant la jeune femme, il fronça les sourcils.

Ca va ?

Inquiet, il vérifia qu’elle n’était pas blessée, avant de la prendre par la main, se retournant pour sortir de la cuisine.

Appelles les pompiers, je m’occupe du reste.

La laissant là, il repartit dans la cuisine et il alla vers l’évier. Grognant, il aurait préféré que ce dernier ait un arroseur, ça aurait été beaucoup plus simple à manipuler. Malheureusement, il allait devoir faire sans. Ouvrant les placards, il finit par mettre la main sur un grand plat et il y mit de l’eau le plus vite possible, tentant alors d’atteindre le feu, mais plus y mettait de l’eau et moins il y parvenait. Le pire fut quand une flamme s’attaqua à la manche de sa chemise. Secouant le bras, il tenta de la passer sous l’eau, mais c’était trop tard et il retira rapidement sa chemise pour la mettre dans l’évier et y faire couler l’eau. Soupirant, il préféra alors sortir de là, il ne pouvait rien faire de plus. Torse nu et sa chemise trempée dans les mains, il alla rejoindre la jeune femme.

Ils arrivent bientôt ?

Je lui souris et je hoche la tête alors qu'il me dit préférer s'y mettre de suite pour le risotto. Nous mettons le gâteau au four et alors que la pièce se remplit peu à peu d'une douce odeur de noix de coco, nous nous mettons à réaliser le plat. Je remarque qu'il s'approche peu à peu de moi et je ne fais rien pour rompre ce rapprochement délicat et timide. Bien au contraire, je prends ses mains à la moindre occasion pour l'aider à parfaire ses gestes pour la recette.

Soudain, un grand boum. Puis, plus rien, mise à part une odeur et une impression de chaud. Malheureusement, cette sensation ne vient pas du fait que Wade s'est mis contre moi, derrière moi, pour me protéger des projectiles. Mon four vient tout bonnement d'exploser. Je prends peur et n'arrive qu'à secouer la tête de haut en bas pour dire que, oui, je vais bien. Je hoche à nouveau la tête quand il me dit d'appeler les pompiers et je compose le numéro des secours en allant dans l'entrée, toussotant à cause de la fumée. Le coup de fil est rapide et les pompiers m'affirment qu'ils seront là très vite.


Je cours vers Wade en lui disant que les pompiers lui ont ordonné d'aller dehors. Quand j'entre dans la cuisine, je le vois torse nu, sa chemise dégoulinante d'eau dans sa main. Je fronce les sourcils quand il me demande où en sont les pompiers.

- Oui, ils arrivent mais... mais.... ma cuisine...

Je secoue la tête, ce n'est pas grave, le feu se concentre principalement sur le four et l'évier, une chance.

- V..viens, il faut sortir à cause des gaz toxiques...

Je lui prends sa main et me dirige vers le jardin. Je fixe la fenêtre de la cuisine et pousse un cri en venant me blottir contre lui en voyant une flamme plus grosse monter dans la pièce.

- Mon dieu... non...

Par chance, les pompiers arrivent et ni une ni deux, le feu est éteint. De l'extérieur, tout paraît intact, mais de l'intérieur, j'appréhende. Mais je sens que je me calme quand un pompier vient vers nous un sourire aux lèvres et puis je commence à apprécier de sentir le torse nu de Wade contre moi. Oh mon dieu, qu'est-ce qu'il est bien foutu...

La situation était agréable et Wade se sentait bien aux côtés de la jeune femme. Pour lui la soirée était déjà un vrai succès. Malheureusement, le four sembla ne pas être d’accord, vu que la vitre se brisa. Protégeant la jeune femme, il voulait savoir si elle allait bien, ce qui semblait être le cas. La faisant sortir de là, il lui expliqua qu’elle devait appeler les pompiers et finalement il y retourna pour tenter d’éteindre le feu ou en tout cas de faire quelque chose d’utile. Seulement, sa chemise prit feu, il se retrouva alors torse nu, avec une chemise à moitié brûlée et totalement trempée. En entendant la jeune femme lui dire de sortir de là, il le fit, allant la retrouver. La suivant jusqu’à l’extérieur du manoir, il fronça les sourcils en regardant le feu qui continuait de grandir à l’intérieur. Refermant ses bras sur la jeune femme, il caressa doucement son bras pour tenter de la calmer, même s’il devait avouer qu’il aurait été dans le même état qu’elle si ça avait été chez lui. Wade aurait aimé pouvoir en faire plus, mais il n’était pas pompier et ces derniers finirent par venir expliquer que tout était sous contrôle.

Le feu est éteint et tout est terminé.

Merci.

La prochaine fois évitez de jouer les héros.

Ouvrant la bouche pour répondre, il ne trouva rien à dire et il hocha simplement la tête face au pompier.

Malheureusement pour vous, la cuisine va rester condamner jusqu’à qu’une personne de votre assurance passe pour vérifier à combien s’élève les dégâts. Vous pouvez aller dormir ailleurs ce soir ?

On ira chez moi.

Remerciant à nouveau le pompier, il regarda la jeune femme.

Tu devrais aller prendre quelques affaires, on ira chercher à manger sur le chemin de mon appartement, si ça te vas.

Je reste tout contre Wade le temps que les pompiers s'affairent autour du manoir. Je regarde le pompier et Wade à tour de rôle lorsque le pompier le sermonne brièvement, puis je fronce les sourcils quand on me demande de quitter les lieux.

- Mais...

Je n'ai pas le temps d'argumenter que Wade affirme aux pompiers que nous irons chez lui. Timidement, je le regarde alors qu'il me demande d'aller chercher quelques affaires avant d'aller dîner sur le chemin et manger chez lui.

- Oui, j'imagine que notre repas est fichu... Mais... cela veut dire que... enfin hem... on va passer la nuit chez toi?

Je me mords la lèvre mais je souris, malgré ma gêne. En vérité, j'ai très envie d'aller chez lui à présent, maintenant qu'il ne porte quasiment rien sur le dos.

- Je... Tu veux une chemise à mon frère? Ou un t-shirt? Je pense qu'ils vont être un petit peu petit pour toi mais ça pourra dépanner...

Je règle les derniers détails avec les pompiers puis je monte à l'étage avec Wade. Je monte avec lui dans la chambre de mon frère et lui donne un t-shirt gris tout simple.

- ça t'ira en attendant d'arriver chez toi?

Je lui souris puis je le laisse se vêtir le temps que je vais dans ma chambre et ma salle de bain prendre quelques affaires. Ensuite, je prends mon téléphone portable et envoie un message groupé à ma famille pour leur expliquer la situation. Je sais qu'ils ne vont pas rentrer avant demain midi, normalement, mais je préfère m'assurer qu'ils ne s'inquiéteront pas. Je ferme mon sac puis le mets sur mon épaule avant d'annoncer:

- Bon, je crois qu'on peut y aller...

Je souris à Wade et attends qu'il prenne la situation en main, étant un peu intimidée de me rendre chez lui et, d'ainsi, découvrir un peu plus sa personnalité à travers son appartement.

Tu prendras mon lit et j’irai sur le canapé.Seulement aux paroles de la jeune femme, il pensa au fait qu’avoir imposé son choix de la sorte n’était peut-être pas ce qu’elle voulait ou que ça pouvait porter à confusion, mais il n’eut pas le temps de répondre qu’elle lui posa une question.Ah oui ça serait bien, enfin si c’est possible.C’est vrai que se promener torse nu n’était pas la meilleure chose à faire. Laissant la jeune femme aller parler avec les pompiers, Wade soupira en se retrouvant seul. Il n’avait pas imaginé que la soirée se passerait de la sorte, mais au moins ils allaient bien et c’était le principal. Suivant finalement la jeune femme, il pu mettre les pieds dans la chambre du frère de la jeune femme et il apprécia grandement ce qu’il y voyait et surtout les comics. Mais, il se retourna vers Amanda quand elle lui prêta un t-shirt. L’enfilant, il était en effet trop petit, mais ça ferait l’affaire pour le moment.Ca ira parfaitement.Il n’aurait qu’à passer un des siens quand il aurait mit les pieds dans son appartement. Jetant un œil autour de lui à nouveau, il sourit en regardant les comics, mais il partit rejoindre la jeune femme, attendant dans le couloir. En la voyant venir vers lui, il sourit et hocha la tête.Parfait. Allons-y alors.Lui faisant signe de passer devant, il marcha avec elle jusqu’à sa voiture, la laissant mettre son sac dans le coffre, puis montant dans son véhicule.Qu’est-ce que tu veux manger ?Il y avait quelques endroits qui faisaient à emportés, donc elle avait le choix, il lui fallait juste un endroit et il pourrait s’y rendre.