sabotagevilain quiproquo

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Des glaçons, des glaçons. C’est l’idée obsédante de Jasper ce soir, avant de rentrer à la maison. Il gare sa voiture sur le parking du motel pour aller remplir une poche de ces précieux glaçons qu’on trouve à l’extérieur des chambres, rangés dans un grand bac réfrigérant. Pendant ce temps-là, Bonnie sort d’une chambre miteuse dans laquelle l’un de ses clients l’a traînée pour quelques minutes de plaisir. Elle assiste, depuis le bas des escaliers à une scène étrange. Un type essaie de toute évidence de braquer une voiture sans vraiment savoir s’y prendre. Mais il l’aperçoit du coin de l’œil et cesse ses méfaits, se contentant d’attraper un canif pour crever les deux pneus avant du pauvre engin. Quand Jasper redescend, c’est pour apercevoir son bien dans un mauvais état, une blonde en train de l’ausculter. Euh, c’est quand même pas cette fille qui vient de crever ses pneus, si ?
Attendez-vous à des interventions pour pimenter votre petit sujet  

Arrêté à un feu rouge, je cherche dans la hâte mes lunettes de soleil dans la boîte à gants de la voiture. Je suis en retard pour rentrer à la maison, heureusement que Faith s'occupe de Mila depuis la sortie de l'école. En me redressant, je ne fais pas attention au frein à main et me plante dans les côtes. Je lâche un juron de douleur et me frotte la hanche en accélérant, le feu venant de passer au vert.

Ma hanche me fait vraiment souffrir et comme je passe devant le No Tell Motel où je sais que des glaçons sont disponibles à l'entrée, je décide de me garer là. Après tout, quelques glaçons feraient sans doute passer rapidement la douleur lancinante qui brûle mes côtés. Je verrouille ma voiture à clé et marche en frottant ma hanche.

Quand j'entre dans l'hôtel j'explique mon petit accident. Le réceptionniste est vraiment bizarre mais je suis soulagé lorsqu'il me donne un sac en plastique étanche dans lequel je peux mettre des glaçons. Le temps que je remplis le sac jusqu'à la moitié, le réceptionniste me tient la jambe en me disant que rien est mieux que des glaçons pour faire disparaître une douleur, que c'est le froid qui anesthésie mais si on ne les applique cinq à dix minutes après le coup, les contusions apparaîtront.

Je le remercie sans vraiment relevé, le trouvant trop étrange pour entamer une conversation de courtoisie avec lui. Mon sac de glaçon sous mon t-shirt contre ma blessure, je m'avance vers ma voiture et fronce les sourcils en ne trouvant plus qu'un semblant de ce qu'est ma voiture: vitres fracassées, pneus dégonflées, je me demande qui diable aurait pu faire ça. Là, je repère une jeune femme bien proche de ma voiture. Vu le peu de temps durant lequel je suis resté à l'intérieur, elle ne peut être innocente. Je presse le pas, m'avançant vers elle en disant:

- HEY! Hey! qu'est-ce qu'il se passe avec ma voiture, là?!

La colère monte en moi et ne peux m'empêcher de la prendre comme bouc émissaire. Après tout, elle est sur les lieux du crime et j'ai directement tendance à l'accuser.