En ce doux dimanche où le printemps pointe timidement le bout de son nez, je profite d'avoir mon après-midi de libre pour partir au parc avec un bon roman. Je prends mon vélo pour y aller et après l'avoir garé dans l'un des emplacements prévus pour le stationnement des vélos, je marche tranquillement jusque dans l'herbe et je m'allonge sur le ventre et j'entreprends ma lecture.

Par moment, je m'arrête pour observer un papillon, pour profiter du vent tiède qui vient frotter mon visage et faire voler mes cheveux. Certains font leur jogging et je leur tire mon chapeau. J'ai encore une fois renoncé à mes résolutions à me remettre au sport. Des enfants jouent au ballon un peu plus loin, alors qu'un autre, bien plus petit, essaie de se lancer pour la première fois sur son vélo sans les petits roues. Un jeune couple se câline sur un banc...

C'est cette image qui me fait me plonger à nouveau dans mon livre. Cela fait deux mois que Timéo et moi avons rompu, ou plutôt, que Timéo a rompu avec moi, mais j'ai encore la nouvelle en travers de la gorge. Je n'ai toujours pas compris. Tout allait si bien... enfin, apparemment pas. Je devais me voiler la face sans m'en rendre compte. Je soupire en fermant mon livre. J'ai relu plusieurs fois la même ligne tellement j'étais perdue dans mes pensées.

Visiblement, Timéo était la pensée de trop, celle qui m'empêcherait de me concentrer sur l'aventure trépidante et ô combien romantique de l'héroïne du roman. En relevant la tête, je crois rêver en apercevant Timéo sur le chemin, près de la zone de verdure où je me trouve. Nos regards se croisent... plus aucun doute, il m'a vue... Je ne bouge pas mais ne peux pas le quitter des yeux. Alors, bêtement, je lui adresse un sourire et un signe de la main, comme s'il était un ami, une connaissance. Pas comme s'il m'avait brisé le cœur...