pourquoi t'es là, pourquoi tu restes? ft Ely ♥

Assis sur le muret du parking, son joint entre les doigts, Andreas se retrouvait de nouveau seul face à lui-même. C’était un peu comme ça tous les jours. Certains avaient le très classique métro-boulot-dodo, lui il avait sa routine personnelle. Il lui fallait son café noir et sa cigarette dès le matin, avant d’avoir sa dose de cette merde de cocaïne. Il regrettait d’avoir commencé, il le regrettait tellement. Mais on ne pouvait pas revenir en arrière, et à présent le voilà, comme un gamin, accro à ce poison. Non, il n’était pas totalement inconscient Andy. Il savait ce qu’il risquait, il savait qu’il ne ferait pas long feu. Mais c’était peut-être mieux, après tout. Il avait trop la trouille pour oser le suicide, jamais il n’aurait les couilles de se passer la corde au cou. Il ne veut pas mourir. Mais si une voiture venait à foncer sur lui, il n’aurait pas forcément le réflexe de se dégager, il resterait là les bras tendus. Fallait qu’il consulte, peut-être, ça l’aiderait. Ce qu’il n’arrivait pas à comprendre, c’est comment faisaient Maël, JJ, Jo et Cora. Comment faisaient-ils pour vivre, comment faisaient-ils pour avoir la force de se lever chaque jour avec le sourire ? Il n’y arrivait pas, lui. Pas sans son joint, pas sans sa coke, pas sans tout ce bonheur artificiel. Il avait bien essayé pourtant, mais rien. Ce vide ne voulait pas se remplir, c’était toujours là dans sa poitrine et dans sa tête.

Expirant la fumée, Andreas aperçut Ely arriver. Elle savait où il se trouvait, ce n’était pas difficile à deviner en même temps… Il squattait ce mur depuis ses 15 ans. Ely, c’avait été sa première fois et il en était pas peu fier, elle avait la classe Ely. Avec ses tatouages, ses piercings, son corps de déesse. Elle ne se prenait pas la tête, et puis elle était drôle aussi. Andy l’aimait bien, vraiment, et il avait énormément de respect pour elle. Ce n’était pas la même chose qu’avec Jo, c’était différent mais il n’aurait pas su l’expliquer. Ely avait toujours été là pour lui, même s’il l’avait envoyé baladé une bonne centaine de fois. Elle ne l’avait jamais trahi, et ne l’avait jamais rabaissé, c’est ça qu’il aimait avec elle. Ils ne se le disaient pas, mais elle devait sûrement savoir qu’il serait toujours là lui-aussi. C’était d’ailleurs elle qui l’avait tatoué, un soir où il était un peu déchiré. « Tu bosses pas au salon aujourd’hui ? » demanda-t-il alors qu’elle arrivait vers lui.

**Invité** Invité

andreas. toujours fourré n'importe où.
ely, elle l'apprécie. elle l'a toujours apprécié. cinq ans qu'ils se connaissent, et si la tatouée s'est aussi bien habituée à l'ambiance de la ville et à ses quartiers, c'est en parti grâce à lui. elle lui doit beaucoup...
et c'est pour ça que ça n'a pas fonctionné.
parce qu'ely, elle est trop reconnaissante.
parce qu'ely, elle est trop condescendante.
elle ne s'en rend même pas compte, et c'est peut-être ça le pire : parce qu'andreas, il en a eu marre d'être considéré comme un gamin simplement parce qu'ely a cinq ans de plus. un peu trop maternelle, sans doute... un peu trop à le rabaisser, tout le temps. lui dire de faire attention.
mais les garçons, ça, ils aiment pas. d'être protégés. et c'est le cas d'andreas.
sans doute pour ça qu'ils s'entendent un peu moins bien à présent... peut-être.
ce qui est sûr, c'est qu'ils se sont un peu éloignés. et que c'est pour ça qu'ils ont rompu. ely, elle a besoin d'un homme viril, d'un homme qui sait ce qu'il veut...
et à vingt-ans, c'est rare que les gens soient aussi décidés sur le chemin à suivre.
parce qu'ely, elle a pas le temps. vingt-cinq ans ; ça passe trop vite. même si elle veut pas de relation sérieuse, elle a besoin d'un homme qui a la tête sur les épaules. même pour batifoler.

mais elizabeth, vraiment, elle aime bien andreas. il est beau. il est doux, parfois. il avait cette façon de la regarder, de l'admirer, comme si elle était la plus belle chose qu'il ait jamais vu. alors qu'ely, elle est pas souvent très féminine. alors qu'elle est grossière, qu'elle se fustige parfois mentalement de ne pas parvenir à être plus... comme sian.
comme n'importe quelle fille "normale".
toujours est-il que la jeune femme n'est pas étonnée de trouver son petit protégé, tenant les murs grâce à son dos. un sourire se dessine immédiatement sur ses lèvres alors qu'elle s'approche de lui.
elle lui embrasse la joue, comme à leur habitude, laissant une trace diffuse de son rouge à lèvres sur la peau diaphane du garçon. elle lui ébouriffe les cheveux avant de hausser les épaules.
- nop. j'ai vu avec alejandro pour partir un peu plus tôt. fatiguée... et envie de te voir. une pause, de temps en temps, tu sais...
elle le détaille rapidement. son sourire lui dévore le visage.
- et puis... je m'inquiétais pour toi. ça fait longtemps.
ely, elle est tactile. alors, quand elle vient se lover dans les bras d'andreas, il peut pas franchement être surpris. même s'il est plus jeune qu'elle, ely s'est toujours sentie en sécurité. il a cette présence, cette prestance, qui vous fait croire qu'il vous protégera de tout.
alors qu'il n'est qu'un être humain comme un autre.
- dis-moi que tu deals plus. s'il te plaît.
son ton se fait plus autoritaire. elle perd son sourire. mais petit à petit, celui-ci réapparaît dans ses yeux.
- ou au moins, que tu en as de la bonne à refiler à ta bonne vieille ely...
elle minaude, mimant un air angélique. oui, elle s'inquiète réellement du business d'andreas, parce qu'il est important pour elle ; mais de là à se passer des bonnes choses...