titre de l'histoiresous titre de l'histoire

---

17 dollars. C’était tout ce qu’il lui restait, chaque mois, après qu’il ait payé son loyer et ses dettes. Justice, santé, université. 17 malheureux dollars avec lesquels il devait se nourrir, s’habiller – et payer ses impôts. Il savait que l’état, le mois prochain, lui prélèverait une cinquantaine de dollars – qu’il n’avait pas. Tous ses comptes étaient en négatif, et ce n’était pas les 17 fichus dollars qu’il lui restait chaque mois qui arrangeraient la situation. Ryder laissa tomber sa tête sur la table à laquelle il s’était accoudé. Une table branlante, qu’il devait caler avec un morceau de papier. Rien n’allait, dans son meublé. Les plombs sautaient au moins une fois par semaine, le matelas du lit était moisi, les robinets gouttaient. Mais, le châtain ne pouvait rien y faire. Son propriétaire savait bien qu’il n’avait aucun moyen de faire pression sur lui – pas d’argent, pas ami avec la police ou la justice. Et s’il tentait quelque chose de violent, c’était un aller direct pour la prison.

Ryder devait trouver quelque chose, pour pouvoir se payer sa drogue, son alcool et son essence, ce mois-ci encore. Il allait encore devoir descendre dans la rue, rejoindre son clan de motards – 22 – et les aider avec quelques histoires. Il avait gagné de l’influence, dans leurs rangs.

Sa bonne visée avait fait de lui une légende : précision et vitesse, même monté sur sa bécane, lancée à toute vitesse sur les routes californiennes. Un brillant motard, s’arrangeant de tous les terrains. Il avait, à plus de dix mètres, mis une balle dans la tête d’un inspecteur de police qui avait fait fermer un laboratoire de méthamphétamine du groupe de bikers. Il avait 19 ans, il venait d’entrer dans leurs rangs. C’était la première fois qu’il faisait couler le sang. Ses camarades le protégèrent, en mettant la police sur la piste d’une balance, qu’ils arrêtèrent et firent tuer dans la chambre à gaz de San Quentin.

Ses études firent de lui une figure : Ryder avait décidé de ne pas jouer à l’idiot, et s’était lancé dans un double-cursus. Droit et Physiqye-Chimie : défendre les hors-la-loi, créer de nouvelles drogues. Certains se mirent à rire de lui – un biker étudiant ? Non, ils étaient sales, incultes, violents ! Ryder faisait honte à la réputation de ses parents. Son père et sa mère, morts dans un accident. Fauchés tous deux lors d’une embrouille avec un autre gang – les Hells Angels. Ils étaient bien aimés. Lui, était toujours le premier à foncer. Il donnait du courage aux autres, les invitaient à le suivre. Elle, était passée de simple prostituée à reine du profit : elle attirait dans ses filets tous ces riches cherchant une expérience, le frisson de l’interdit, et leur vendait son corps et sa drogue trois fois le prix du marché. Son large sourire et le bleu de ses yeux faisaient qu’on ne pouvait rien lui refuser. Et plus que tout, la belle aimait monter derrière son mari, sans casque ou pantalon épais, pour parcourir la ville. Cela, malheureusement, lui valut sa vie. Ryder avait 16 ans. Il était voué à devenir, comme ses parents et leurs amis, un biker sale, inculte et violent. Mais, le châtain alla à contre-courant. Ryder fit un prêt étudiant, obtint une licence en Droit, et une en Physique-Chimie. Il aida ainsi son gang, tout en passant pour un jeune homme responsable aux yeux de sa nouvelle famille. Ils étaient fiers que la racaille qu’ils avaient adoptée soit devenue un jeune homme diplômé.

C’est son oncle paternel qui obtint sa garde, à la mort de ses deux parents. Ryder fut propulsé dans une famille américaine à la vie simple, monotone. Où les règles et les mœurs n’étaient point bafouées. Le châtain dut apprendre à manger avec des couverts, et à encaisser sans broncher les reproches qu’on lui faisait. Avant, il se battait. Même avec sa mère, ou son père. Avec les poings. Là, ce n’était plus possible. Il devait rester calme, montrer l’exemple à sa cousine, Gaëlle, de 4 ans sa cadette. Il alla voir un psychologue, pour apprendre à maîtriser ses pulsions destructives. Il apprit à cacher sa nature, à cacher ses actes. Quand sa nouvelle famille pensait qu’il allait juste boire une bière dans un parc, soi-disant comme tous les gamins de son âge voulant jouer les durs, Ryder s’acoquinait avec les bikers qui trainaient dans les quartiers malfamés. Il ne voulait pas jouer les durs, il était un dur... Ryder restait le fils d’un biker, même si on l’obligeait, maintenant, à porter une chemise blanche pour aller à l’église le dimanche.

Mais elle tomba enceinte – sa cousine. Elle avait 16 ans. Lui avait 20 ans, bientôt 21 ! Bientôt le droit de s’en aller d’ici, de cette famille haïe, en toute légalité, pour vivre sa vie sans avoir de comptes à rendre, ou de choses à camoufler. Il avait déjà une arme à feu, cachée dans sa penderie. Obtenue illégalement, évidemment – et avait déjà tué avec. Un secret bien gardé. Il l’avait nommée Bonté – pour tuer avec bonté. Et plus tard, il obtint une deuxième arme à feu, un fusil à pompe dont il se servit pour quelques braquages – Bienveillance.

Mais voilà, Gaëlle était tombée enceinte, et ses plans s’en retrouvaient bouleversés. Lui qui avait toujours été clément avec elle, s’était mis en colère quand il apprit cette nouvelle. Gaëlle, c’était son miroir réfléchissant – grossissant, même. Face à sa délicatesse, sa faiblesse, Ryder se sentait toujours plus puissant, et aventureux. Elle était ce qui lui permettait de rester dur. Le trésor dont il était le dragon, le pourquoi il devait restait fort. Gaëlle ne pouvait rien faire sans lui, Gaëlle avait besoin de lui. La pureté défendue par la saleté qu’il était. Jamais le châtain n’avait eu honte de frapper, si c’était pour elle. Tous ses crimes étaient permis, tant que la demoiselle restait le contrepoids, l’innocence dont il avait besoin pour préserver son équilibre. Quand il sortait, elle racontait à ses parents qu’il allait chez un ami jouer de la guitare, ou à une fête d’anniversaire. Des mensonges, pour lui. Et quand elle n’était pas aussi bonne qu’elle devait l’être, il la défendait – en disant qu’elle aurait pu être comme lui. Des notes médiocres, un voyou effrayant les voisins. Ils changeaient de trottoir quand il approchait ; certains n’étaient pas aveugles : Ryder n’était pas en pleine crise d’adolescence. Il était une raclure, et resterait ainsi. Et Gaëlle, elle, resterait pure.

Mais voilà, c’était fini. A ses 21 ans, plutôt que de s’émanciper, le jeune homme resta aux côtés de sa cousine, enfermée dans sa chambre par ses parents – personne ne devait voir sa grossesse. Ryder lui racontait comment c’était, la vie dehors. Ce qui devenait ringard, ce qui devenait à la mode. Avec l’argent de ses méfaits, il lui achetait des bricoles. Des livres de photographie, pour la faire voyager sans qu’elle ne bouge de son lit. Des fleurs, pour qu’elle se rappelle l’odeur des parcs verts. Des bijoux, brillants, pour la faire se sentir importante. Leur éclat était bien plus chaleureux que ceux de ses larmes, quand il refusait de transmettre, pour elle, des messages à son amant – Raphaël. Lui, était devenu le chevalier ayant souillé sa princesse. Son trésor à lui, dragon trahi.

Il quitta quand-même la maison. Ou plutôt, fut forcé à aller voir ailleurs.  Même s’ils avaient déménagés, pour cacher aux regards le ventre rond de Gaëlle, Ryder continuait ses actes malfaisants. Mais, sans Gaëlle pour lui trouver des alibis, Ryder fut bien vite découvert : vers la fin de ses 23 ans, il fut définitivement livré à lui-même. Il trouva à dormir chez des amis, il trouva de quoi se nourrir dans ses actes illicites. Il continua ses études, parallèlement : mais, dans la soirée de ses 25 ans, sa vie prit un tournant.

Ryder perdit une partie de son hémisphère droit, dans un accident de voiture. Il était trop saoul pour ne serait-ce que faire tenir sa moto debout. Des étudiants, pensant bien faire, l’avaient alors pris en stop. Il avait une belle gueule, et ils pensaient que cela leur donnerait une histoire à raconter, le lendemain, à leurs camarades d’amphithéâtre. Peut-être même s’en feraient-ils un ami. La racaille de la bande. Sauf que, cela ne se passa pas ainsi. Ils eurent un accident, dans lequel Ryder eut une grande responsabilité : un geste de sa part fit perdre, au conducteur, le contrôle du véhicule. Ils furent projetés contre une autre voiture. Résultat : trois morts, cinq blessés graves. Les témoins de la scène se souviennent encore des corps volants au travers des parebrises, des membres coupés et retrouvés des mètres plus loin.

Sans que le destin ne crie gare, Ryder perdit tout ce qui faisait sa singularité : sa capacité à contrôler parfaitement une moto, et ses savoirs. Il retrouva, six mois après, son aisance d’auparavant, au guidon d’un deux roues. Mais aujourd’hui encore, sa mémoire lui fait défaut : que ce soit sur le court ou le long terme, le châtain oublie. Il n’est plus capable de retenir quoi que ce soit – ses études se sont finies. Lui, qui voulait aller au moins jusqu’au master.  Il oublie, parfois, qu’il faut manger, dormir, s’habiller. Des noms, des visages, des relations lui échappent. Difficile de faire confiance à qui que ce soit, dans cette situation ! Et, difficile de trouver un emploi – surtout quand on a, par-dessus cela, un casier judiciaire bien rempli. Pourtant, un travail lui serait bénéfique : des dettes, le jeune homme en a accumulé ! Pour payer ses études, ses frais médicaux et judiciaires... Plus de 600 000 $ à rembourser. Des prêts sur plus de 60 ans. Jusqu’à sa mort, Ryder allait crouler sur les dettes. Aucun moyen de s’en sortir... quand on veut rester dans la légalité.

Quelqu’un frappa à sa porte ; ses deux chiens se levèrent et aboyèrent, signalant qu’ils étaient prêts à défendre leur territoire. Ryder, lui, passa une arme sous sa ceinture, dans son dos. Sa perte de souvenirs l’avait rendu méfiant, il craignait qu’on n’abuse de lui. On lui disait qu’il s’était attiré beaucoup d’ennuis... que beaucoup rêvaient de brandir sa tête, au bout d’un pic. On lui disait qu’il avait été un fabuleux tireur, voleur, baratineur, et chimiste. On disait que lui seul savait où étaient cachés plusieurs kilos de cocaïne... sauf que Ryder ne s’en souvenait plus. S’il savait où toute cette poudre était, il ne serait plus endetté depuis bien longtemps ! Ne lui restaient que ses réflexes. Appuyer sur la gâchette, lacérer de la pointe d’un couteau. Repérer ce qui brille, se saisir des porte-monnaie.

« Hey ! » lança-elle, alors qu’il ouvrait la porte tout en tentant de bloquer ses deux chiens derrière ses jambes. « Uh » fut sa réponse. Que faisait-elle là ?  Gaëlle. Avec sa jeune fille, qui avec un cri de joie tendit ses menottes vers la truffe des deux chiens. Ces derniers lui léchèrent les doigts, content de la voir. Souvent, à table, elle faisait tomber quelques morceaux de son assiette pour eux. « Tu as oublié ? Où est ton carnet ? » Son carnet – son agenda. Là où il notait tout ce qu’il faisait, et tout ce qu’il devait faire. Si la police tombait dessus, on lui passerait directement les menottes... mais c’était la seule chose qui lui permettait, de, encore, être un minimum utile. D’avoir un minimum de mémoire. « Bah, att-attends... En-entrez déjà... » Qu’est-ce qu’il bafouait, bégayait ! Une raison de plus, pour qu’il reste silencieux. Cela ne faisait pas très sérieux, pour un bandit habillé de cuir. « Tu saiiiignes » couina l’enfant, en touchant l’arrière de sa propre tête. Par mimétisme, Ryder glissa ses doigts derrière son oreille, et recueillit un liquide rouge et poisseux. « Oh, mais oui, tu saignes ! Qu’est-ce qu’il s’est passé... tu te souviens ? »

Non, il ne se souvenait pas. Son regard fixe suffisait à signaler ce fait. S’était-il battu ? Avec qui ? Pourquoi ? Cela faisait combien de temps ? Quel jour, quelle heure était-il ? Qu’avait-il fait, avant de s’accouder à sa table, pensant à ses 17 dollars ? « On devait aller vacci-cciner les chiens, c’est ça ? » Gaëlle lui sourit, de façon peinée. « Oui, Ryder. Mais on peut y aller plus tard. Là, le plus important, c’est ta tête. Tu as beaucoup saigné... tu as du sang séché jusqu’à ton pantalon. » Vu l’intonation de ses mots, le châtain comprenait que c’était grave – trop pour qu’il se soit fait cela avec un coin de meuble. Peut-être avait-il chuté, en sortant de la douche ? Cela lui arrivait souvent. Sa hanche avait été mise à mal par son accident. Il boitait, depuis, et avait du mal avec certains mouvements. Oui, c’était cela. « J’me suis rétamé dans la salle de bain... »

Gaëlle secoua sa tête, tentant de croire quelque chose qu’elle sentait être faux.
Du sang, il y en avait sur son réfrigérateur. Comme si quelqu’un lui avait claqué la tête dessus. Et, évidemment, il ne se souvenait de rien.

Oh my gad, j'adore ce personnage, j'ai été totalement absorbée par la lecture de ta fiche C'est super bien écrit, puis il est trop touchant ce petit J'ai hâte de voir Ryder en jeu !

validationbienvenue chez les fous

---

Félicitations, tu fais désormais partie de la famille de Crystal Cove Les fous t'accueillent à bras ouverts, parce que plus on est de fous ... Voici quelques petites étapes pour bien t'intégrer au forum, et procéder à une bonne gestion de ton personnage dès le départ. Pense d'abord à aller faire un tour du côté des métiers et des études pour apparaître dans le répertoire. Construis ta fiche de liens afin de te faire des amis et des relations pour RPer parmi nous. Mais si l'inspiration ne viens pas, n'hésite pas à aller faire un tour à la loterie du RP pour commencer à écrire avec un partenaire et une situation choisis au hasard ! Si tu recherches quelqu'un en particulier, n'hésite pas à poster un scénario. Et surtout, jette un coup d’œil régulier aux demandes de liens avant inscription pour aider les nouveaux membres, c'est toujours plus sympa. On t'attend dans le flood et les jeux pour sympathiser avec les membres déjà présents
Pour finir, n'oublie pas de consulter les mystères pour essayer de résoudre l'enquête, et les intrigues pour t'amuser avec les autres membres et marquer des points !
Si tu as la moindre question, les administratrices de Crystal Cove se feront une joie de t'éclairer.
AMUSE TOI BIEN DANS CE NOUVEAU CHEZ TOI