J'ai laissé la gestion de la pâtisserie à Aries ce matin car je devais aller en ville régler quelques papiers administratifs et racheter quelques matières premières pour la réalisation de nos gourmandises. En sortant de mon rendez-vous avec mon comptable, je vais dans la galerie marchande pour prendre un café. Très peu matinale, le café bu ce matin n'a pas suffit à me réveiller.

Je fais la queue au café et m'en prends un à emporter, coinçant un dossier sous un bras, mon sac à main sur l'épaule. Je ressors dans la galerie et me dirige vers la sortie quand je vois une robe de soirée magnifique en vitrine. Je m'arrête et grimace en voyant le prix. Mon cousin serait là, il dirait que l'argent n'est pas vraiment un problème pour moi. Peut-être qu'il a raison mais moi, je ne peux m'empêcher d'être raisonnable et trouver que trois cents dollars pour une robe c'est vraiment beaucoup trop.

Je reprends mon chemin quelques secondes plus tard et baisse la tête ur ma montre, toujours encombrée de mon dossier, mon café et mon sac. J'ai juste le temps de voir qu'il est 8h02 quand je percute quelque chose. Je relève la tête et rectifie ma pensée. Quelqu'un, pas quelque chose. À peine ai-je le temps de comprendre ce qu'il vient de se passer que je le vois dégoulinant de café, les feuilles de mon dossier éparpillées un peu partout autour de lui. Je plaque mes mains - malheureusement libres à présent, devant ma bouche et me confonds en excuses:

- Oh mon dieu. Pardon, je suis désolée, excusez moi.

Maladroitement, je sors un mouchoir en papier dans mon sac et commence à lui éponger son haut comme je peux. Je me rends compte que mon chemisier aussi en a pris pour son grade.

- Mais quelle idiote vraiment, veuillez m'excuser. Je regardais l'heure, je ne suis pas très en avance et... voilà. La catastrophe...

Tu étais tranquillement posé dans un café, tu buvais ton café sans rien demander à personne, car de toute façon là tu n'avais pas envie d'emmerder le monde. Ce qui était parfaitement normal puisque tu gardais toute l'énergie pour Isak. Isak, tu n'arrêtais pas de penser à lui et franchement c'était chiant parfois, lorsque tu es à ton travail et que tu l'oublis pendant un court instant un auditeur vient et se présente sous le prénom de Isak. Et c'est ça que tu n'aimes pas, parce que franchement tu penses déjà beaucoup à lui alors pourquoi est-ce que en plus quand tu étais à ton travail ou avec des amis tu devais penser à lui ? C'est alors tu commences à prendre ton chemin pour aller jusqu'à ton travail et là une femme te percuta, droit sur toi, enfin sur le café qui était désormais sur toi. Toi tu t'en fichais même si c'est vrai que tu aurais préféré garder tes vêtements propres, mais bon ce n'était pas si dramatique. Par contre la jeune femme elle était terriblement gênée et elle tentait de s'excuser comme elle le pouvait. « C'est pas bien grave vous savez ce sont que des vêtements après tout. Vous devriez plutôt vous occupez de votre chemisier qui lui aussi est tâché. » dis-tu avec un léger sourire sur le coin des lèvres. Oui toi tu t'en fichais, tu allais juste devoir retourner à la maison, en espérant que Isak ne soit pas là et qu'il ne te fasse pas encore la morale. Non pas que ça te déplaise, mais aujourd'hui tu voulais éviter de le croiser. Ce qui était totalement impossible puisque tu habitais la même maison que lui. Bravo Dani tu iras loin ! Tu sais que tu ne peux pas l'éviter parce que tu habites avec lui, c'est un bon début pour quelqu'un qui a l'âge mental d'un gamin de dix ans à peine.

Spoiler:

Certains jours, je me dis qu'il vaut mieux rester au chaud sous la couette plutôt que de se lever et d'aller travailler. Cette journée en fait partie. Après la galère des papiers avec le comptable, voilà que je m'asperge de café ainsi qu'un parfait inconnu. J'ai l'air maline avec mon pauvre mouchoir en papier qui devient vite tout marron et dégoulinant de café. Je suis étonnée de sa réponse. Quelle positive attitude.

- Oh non, vraiment, je suis vraiment confuse, je ne sais pas comment je peux m'excuser. Mon chemisier, arf, ce n'est pas grave, j'allais bosser mais je vais repasser chez moi me changer. J'espère que vous n'avez pas un rendez-vous important...

Je ne sais pas quoi faire de mon corps tant je me sens mal. Je dois être rouge comme une tomate et je me penche enfin pour ramasser les dossiers que je tenais dans les mains qui n'ont pas non plus supporté notre collision.

- Je peux toujours vous donner la carte gold de ma pâtisserie et vous faire cadeau de tous les cupcakes de votre choix pendant un mois si la gourmandise peut vous acheter et me faire pardonner...

Je grimace d'un air comique, consciente de l'originalité de ma proposition. Avant d'entendre sa réponse, j'ouvre mon sac et lui tends une carte de Let them eat cake!.

Spoiler: